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Heurts à Berne: le directeur de la sécurité de la Ville regrette des peines clémentes

L'activisme, la disposition à faire usage de la violence et la volonté de s'en prendre à l'Etat, se sont aggravés durant les cinq-six dernières années, estime le directeur de la sécurité de la Ville Reto Nause (PDC) (archives). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) Après les récentes échauffourées qui ont eu lieu à Berne, le directeur de la sécurité de la Ville Reto Nause (PDC) regrette les peines très clémentes du tribunal. Lors de ses interventions, la police doit s’attendre au pire, dénonce-t-il.

“En ce moment, je me sens abandonné”, confie Reto Nause lors d’un entretien avec le journal alémanique “SonntagsBlick”, s’exprimant sur les actions violentes de certains sympathisants de la scène d’extrême gauche. L’impression, que les fauteurs de troubles arrêtés samedi sont de retour aux affaires lundi, n’est “pas si fausse”.

Cela s’explique par la législation, la mise en accusation et les sanctions appliquées, détaille le conseiller communal PDC. Parfois, il est difficile d’établir si le projectile d’une personne a effectivement touché un policier. Face à une augmentation de la violence, il se prononce donc pour des procédures moins différenciées.

Vies en jeu

Il se sent délaissé par la législation nationale, les ministères publics et les tribunaux, qui prononcent des sentences trop clémentes. L’Etat de droit doit être préservé, souligne M. Nause. “Mais l’activisme, la disposition à faire usage de la violence et la volonté de s’en prendre à l’Etat, se sont aggravés durant les cinq six dernières années”. Cela vaut pour Zurich et Bâle ainsi que Berne et va des cercles de l’extrême gauche aux hooligans en passant par les défenseurs des animaux, selon lui.

Après les heurts du week-end dernier, la Fédération suisse des fonctionnaires de police (FSFP) avait dénoncé ces violences commises à l’égard des policiers. Elle estime que les sanctions actuellement en vigueur ne dissuadent en rien les auteurs. “Il est grand temps d’adopter une ligne plus sévère”, avait-elle affirmé.

Les agents de police doivent s’attendre à être gravement blessés lors de leurs interventions, déplore Reto Nause. “Il est même envisageable que quelqu’un perde la vie”, estime-t-il appelant à réfléchir cette question.

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