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Journaliste hongroise condamnée pour avoir frappé des migrants

Une image qui a frappé l'opinion publique le 8 septembre 2015 près de Roszke (archives) KEYSTONE/INDEX.Hu Via AP Television sda-ats

(Keystone-ATS) Une journaliste de la télévision hongroise qui avait fait trébucher et frappé des migrants fuyant la police en 2015 a été reconnue coupable de vandalisme. Elle a été condamnée jeudi à une période de mise à l’épreuve. Les images avaient fait le tour du monde.

Un juge de Szeged, dans le sud de la Hongrie, a estimé que le comportement de cette vidéaste suscitait “l’indignation et la colère”. Il a rejeté l’argumentation de l’avocat de la journaliste selon laquelle elle cherchait à se protéger. Le juge l’a finalement condamnée à une mise à l’épreuve de trois ans.

Sur des images de télévision, on peut voir la journaliste essayant de faire trébucher un homme courant un enfant dans les bras et donnant un coup de pied à un autre enfant en train de s’enfuir. Les faits se sont produits près de la ville de Roszke, à proximité de la frontière avec la Serbie.

Il est apparu ensuite que la vidéaste, qui a été licenciée depuis pour son attitude, travaillait pour N1TV, une chaîne de télévision sur Internet proche du parti d’extrême droite hongrois Jobbik.

Tant le procureur, qui réclamait une amende sévère, que la défense de la journaliste, qui demandait pour sa part l’acquittement, ont indiqué jeudi qu’ils feraient appel du verdict en première instance.

Regrets exprimés

L’incident s’était produit le 8 septembre 2015, alors que des centaines de migrants forçaient un cordon policier près de la frontière serbe.

“J’ai vu des centaines de personnes courant dans ma direction, c’était véritablement assez effrayant”, a-t-elle expliqué à la barre.

Dans une liaison vidéo depuis un tribunal de Budapest, la journaliste incriminée a expliqué qu’elle avait reçu des menaces de mort depuis cette affaire. Parfois en larmes, elle a également estimé être victime d’une “campagne de haine” et que sa vie “avait chaviré” après cet incident qu’elle “regrettait terriblement”.

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