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Justin Gatlin reste le patron

(Keystone-ATS) Justin Gatlin a maté LaShawn Merritt et la jeune garde du sprint américain lors du 200 m des sélections olympiques américaines, samedi à Eugene (Oregon).

En retrait lors des séries et des demi-finales du 200 m, Gatlin a remis les pendules à l’heure samedi, six jours après avoir remporté le 100 m des “trials”: il a dominé de bout en bout la finale pour signer le deuxième meilleur chrono de l’année en 19”75 (vent: +1,6 m/s).

Il a relégué Merritt à 0”04 (19”79), Ameer Webb à 0”25 (20”00) et renvoyé à leurs chères études les lycéens Noah Lyles (20”09) et Michael Norman (20”14), très en vue lors des tours précédents.

Il a pourtant été perturbé durant cette semaine à Eugene par des blessures: “J’ai eu des problèmes aux chevilles et aux quadriceps pendant tous ces +trials+, j’ai juste fait ce que j’avais à faire, me qualifier”, a-t-il expliqué.

A Rio, Gatlin pourra donc tenter de mettre fin à la domination d’Usain Bolt sur le sprint mondial: dauphin du Jamaïcain sur 100 et 200 m lors des Mondiaux-2015 de Pékin, le vétéran américain (34 ans) a pris l’ascendant sur son grand rival, d’autant que Bolt, en quête d’un troisième triplé 100 m/200 m/4×100 m d’affilée, est dans le plus grand flou en raison d’une déchirure à la cuisse gauche survenue lors des sélections jamaïcaines.

Le danger pour Gatlin pourrait venir de Merritt qui va tenter un incroyable doublé 200/400 m réussi par le légendaire Michael Johnson en 1996.

“Je vais +doubler+ le 200 et 400 à Rio, je pense que je peux aller encore plus vite sur le 200 m”, a estimé Merritt qui, la veille, avait estomaqué la concurrence avec ses 19”74, améliorant de 4 centièmes sa propre meilleure performance mondiale de l’année.

Aries Merritt échoue pour 1 centième

Si Merritt était tout sourire, son homonyme, Aries Merritt, cachait difficilement sa déception.

Le champion olympique 2012 du 110 m haies n’ira pas à Rio défendre son titre après avoir manqué sa qualification pour 1 centième de seconde: il a terminé à la 4e place de la finale en 13”22, derrière Devon Allen (13”03), Ronnie Ash et Jeff Porter (13”21 chacun) qui ont empoché les trois billets pour Rio.

Mais le détenteur du record du monde revient de loin et tentait à 30 ans un incroyable pari: alors qu’il a subi une greffe de rein en septembre dernier, il a repris l’entraînement en janvier, ignorant les avis de ses médecins qui l’exhortaient d’attendre 2017 pour reprendre la compétition.

Allyson Felix est toujours en lice pour réussir son pari: déjà qualifiée pour le 400 m des JO 2016, la quintuple championne olympique s’est qualifiée pour la finale du 200 m, mais elle a été dominée par Tori Bowie.

Bowie a fait forte impression avec son chrono de 22”27, reléguant à 0”30 Felix (22”57): “Je n’ai pas encore totalement retrouvé mes repères sur 200 m, mon départ n’a pas été très bon, je n’ai pas pu vraiment m’entraîner en sprint”, a rappelé Felix qui s’est blessée à la cheville droite fin avril.

A 41 ans, Bernard Lagat ne fait plus figure de prétendant au podium olympique, mais il a déjà décroché sa médaille d’or en se qualifiant pour ses 5e JO: il a remporté grâce à un final époustouflant le 5000 m avec un chrono de 13”35”50, devant Hassan Mead (13’35”70) et Paul Chelimo (13’35”92).

Après Sydney en 2000, Athènes en 2004 sous le maillot du Kenya, puis Pékin en 2008 et Londres en 2012 sous le drapeau des Etats-Unis, le double médaillé olympique du 1500 m (2e en 2004, 3e en 2000) ira à Rio sans complexe: “C’est mon plus bel exploit, rien n’est plus impossible maintenant”, a-t-il assuré.

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