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L’aile droite du PS français veut se retirer de la campagne présidentielle

Les conditions de soutien à la candidature de Benoît Hamon (photo) n'étant pas réunies, l'aile droite du PS souhaite un droit de retrait (archives). KEYSTONE/AP/THIBAULT CAMUS sda-ats

(Keystone-ATS) L’aile droite du Parti socialiste revendique dans une tribune publiée mardi “un droit de retrait” de la campagne présidentielle. Elle estime que les conditions de soutien à Benoît Hamon, investi dimanche par le PS, ne sont pas réunies.

Héraut de “la vraie gauche”, socialiste frondeur sous le gouvernement de Manuel Valls, le vainqueur de la primaire de “la belle alliance populaire” a lancé dès dimanche soir un appel au rassemblement des factions de son parti.

Benoît Hamon a également tendu la main aux écologistes et à “la gauche de la gauche” en proposant de construire “une majorité gouvernementale sociale économique et démocratique” face à la droite et l’extrême droite.

“Le rassemblement, c’est le respect de tous associé à des actes, ce ne peut être l’obligation, pour chaque socialiste, de se convertir à la ‘fronde'”, écrivent les députés Christophe Caresche et Gilles Savary dans les colonnes du Monde, précisant s’exprimer au nom du Pôle des réformateurs du PS.

“Convaincus que le duel Fillon/Le Pen n’est pas inscrit dans les faits, nous restons fidèles à une ligne politique en phase avec les grands enjeux du temps présent”, ajoutent-ils.

Aventure aléatoire

Conscients de la “responsabilité écrasante qui pèse aujourd’hui sur les forces progressistes”, les deux députés refusent “à la fois la brutalité d’une droite qui a aiguisé son esprit de revanche au rythme des ‘manifs pour tous’ et le naufrage d’une extrême droite qui n’a jamais aimé la France”.

“Mais nous ne pensons pas davantage que l’avenir puisse passer par cette aventure aléatoire à laquelle nous convierait une gauche radicalisée”, expliquent-ils.

“C’est pourquoi nous revendiquons haut et fort un droit de retrait de la campagne présidentielle car les conditions de notre soutien à la candidature de Benoît Hamon ne sont pas réunies”, ajoutent-ils, évoquant un “cas de conscience inédit”. “Comment porter un projet présidentiel conçu comme l’antithèse d’une action de mandature que nous avons soutenue et dont nous revendiquons les avancées ?” poursuivent les deux députés.

Question d’avenir

Benoît Hamon, qui obtenu lundi le soutien sous conditions du Premier ministre Bernard Cazeneuve, a déclaré qu’il ne changerait pas de cap ou de programme mais qu’il “l’enrichirait des contributions des uns et des autres”.

La victoire de l’ex-ministre de l’Education, tenant de l’aile gauche du PS, a soulevé la question de l’avenir du Parti socialiste, dont certains élus ont déjà rallié la candidature concurrente d’Emmanuel Macron.

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