Des perspectives suisses en 10 langues

L’Allemagne défend sa politique migratoire à Genève

(Keystone-ATS) Critiquée après les récentes agressions sexuelles, l’Allemagne a appelé lundi à Genève à maîtriser le flux des réfugiés et demandé aux migrants d'”obéir aux règles”. Plus de 80 acteurs de la crise migratoire sont réunis pour deux jours.

“Aucun pays dans le monde n’a reçu autant de demandes d’asile ces deux dernières années que l’Allemagne”, a indiqué le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière au début de la réunion organisée par le Conseil oecuménique des Eglises (COE), selon la version écrite de son discours. Il a rappelé que 425’035 requêtes avaient été lancées en 2015, davantage que de 2012 à 2014 combinés.

L’Allemagne a ouvert ses portes en réalité à quelque 1,1 million de réfugiés. La capacité de l’Europe de prendre en charge et d’intégrer les migrants est “limitée”, selon le ministre.

Les critiques déjà nombreuses dans le pays au sujet de la politique généreuse de Mme Merkel ont été renforcées récemment. Plus de 600 plaintes, dont la moitié pour des agressions sexuelles visant des femmes, ont été déposées après des incidents. La plus grande partie des suspects étaient des réfugiés et immigrants illégaux.

Pays visés par l’Allemagne

Les migrants doivent “respecter les valeurs d’une société ouverte et obéir à ces règles”, a déclaré M. de Maizière. Mais l’Allemagne ne tolérera pas les attaques de centres de requérants.

M. de Maizière appelle à un traitement rapide des cas de ceux qui ne peuvent prétendre à l’asile politique. Et de dénoncer l’attitude “inacceptable” des pays de l’UE qui ne se conforment pas à leur engagement en matière de politique migratoire.

Il faut commencer par maîtriser le flux de réfugiés, a aussi souligné M. de Maizière. L’Europe pourrait admettre temporairement des personnes qui se trouvent en Turquie si ce pays s’engage à réduire l’immigration irrégulière vers l’UE. Des discussions sont prévues vendredi entre l’Allemagne et cet Etat. Les efforts doivent aussi être coordonnés avec les pays des Balkans, notamment dans les “hotspots” prévus.

ONU, Eglises ou encore ONG présentes

Un dispositif qui doit s’accompagner d’un renforcement des frontières extérieures de l’UE et une révision de l’accord de Dublin. Le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières par plusieurs pays de Schengen, dont l’Allemagne, constitue un échec pour l’UE, a dit M. de Maizière.

Mais le ministre en appelle aussi à la société civile, aux entreprises et aux Eglises. Comme la Suisse, il souhaite par ailleurs que les conditions de vie soient améliorées dans les pays d’origine des migrants. Tout comme leur protection et leur logement dans les pays limitrophes de ceux qui sont en conflit.

La rencontre à Genève est prévue jusqu’à mardi. Organisée par le COE en partenariat avec plusieurs agences et institutions de l’ONU, elle rassemble ces acteurs mais aussi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des ONG et les représentants de plusieurs Eglises dans le monde.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision