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L’armée irakienne à portée de tir du gouvernorat à Mossoul

Des centaines de personnes ont fui leurs maisons à cause des combats à Mossoul, 750'000 personnes sont encore piégées dans la ville (archives). KEYSTONE/AP/KHALID MOHAMMED sda-ats

(Keystone-ATS) Les forces irakiennes ont pris position mardi à portée de tir du gouvernorat de Mossoul. C’est l’un de leurs principaux objectifs dans la partie occidentale de ville, toujours aux mains des djihadistes de l’Etat islamique (EI).

Les civils, qui seraient encore 750’000 dans le dernier grand bastion urbain du mouvement, continuent à fuir les combats. Certains tentent de passer derrière les lignes gouvernementales, souvent sous le feu des extrémistes, mais d’autres s’enfoncent dans les quartiers aux mains de l’EI, où les pénuries se profilent.

“Le conseil provincial et le siège du gouvernorat sont à portée de tir des forces de réaction rapide”, a annoncé un porte-parole des unités d’élite du ministère de l’Intérieur. Au-delà de sa dimension symbolique, la prise du bâtiment offrirait aux forces gouvernementales une position de choix pour la reconquête de la vieille ville.

Le Service de contre-terrorisme (CTS), dont les membres sont formés par l’armée américaine, progresse quant à lui vers l’est, dans le quartier de Wadi al Hadjar, pour effectuer la jonction avec la Force de réaction rapide et les effectifs de la Police fédérale déployés sur l’autre rive du Tigre. Cela assurerait la maîtrise de toutes les voies d’accès par le sud.

175’000 déplacés

De l’autre côté de la ligne de front, les djihadistes allument des incendies dont la fumée masque leurs mouvements et leurs positions. Des bâches ont également été tendues récemment au-dessus de certaines rues, comme le montrent des photos satellites. L’EI oblige en outre les possesseurs de voitures à les laisser à l’extérieur pour ralentir la progression des véhicules militaires, rapportent des riverains.

Les forces gouvernementales ont quant à elles entamé la réfection du pont le plus au sud de la ville, repris lundi. Une fois praticable, il permettra l’acheminement de renforts en hommes et en matériel dans la partie occidentale, dont la reconquête a débuté le 19 février.

La moitié Est a quant à elle été reprise en janvier, 100 jours après le début de l’offensive, qui a fait 175’000 déplacés au total, selon l’Onu. Au moins 16’000 personnes auraient été déplacées depuis le début de l’offensive pour Mossoul-Ouest, selon le ministère des Déplacés et des Migrations.

“Pris au piège”

Des centaines de civils ont trouvé refuge mardi dans le désert au sud de Mossoul après avoir fui les combats. “Nous sommes partis à cinq heures ce matin. Nous avons couru au début car nous avions peur des tirs” du groupe Etat islamique (EI), a raconté une jeune femme de 18 ans portant sa fille dans ses bras.

Après des heures de marche, elle est arrivée dans les zones contrôlées par l’armée irakienne. Elle relate l’enfer vécu dans les quartiers ouest de Mossoul contrôlés par l’EI. Les djihadistes “nous ont pris au piège et ils ne voulaient pas que nous partions”.

Les forces irakiennes sont appuyées par les moyens aériens et terrestres de la coalition sous commandement américain. Des militaires américains ont par ailleurs pris position près de la ligne de front pour diriger les tirs.

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