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La 50e édition du WEF s’est déroulée sans incident majeur

La plupart des évènements du Forum économique mondial (WEF) se déroulent au Centre des congrès de Davos (archives). KEYSTONE/GE sda-ats

(Keystone-ATS) La 50e édition du Forum économique mondial (WEF) de Davos (GR) s’est déroulée sans incident grave. La situation du trafic s’est également avérée meilleure que les années précédentes.

Les participants au WEF ont en effet bénéficié d’un soleil radieux pendant quatre jours, ce qui a eu un effet bénéfique sur la circulation. Le bon état des routes a permis de réduire les embouteillages et les obstacles par rapport aux récentes éditions, a déclaré vendredi à Keystone-ATS Aloïs Zwinggi, le directeur du WEF.

“Les habitants m’ont dit que le volume du trafic au WEF cette année était comparable à une journée de Coupe Spengler ou à une belle journée de ski le week-end”, a poursuivi M. Zwinggi. Contrairement à l’année dernière, il n’y a pas eu d’incidents aux passages à niveau.

Focus sur Greta Thunberg

Cette année, le forum a été dominé par le thème de la protection du climat et la présence de la jeune militante écologiste Greta Thunberg. Les organisateurs eux-mêmes se sont emparés de la question de la durabilité.

Ainsi, les émissions de CO2 de tous les vols et voyages au WEF ont été compensées, même pour les participants venant de pays lointains. Concernant les repas, le forum a mis l’accent sur les spécialités de saison et régionales.

Greta Thunberg elle-même a fait un éloge modéré de ces efforts vendredi, lors d’une conférence de presse et d’une manifestation dans les rues de Davos. “L’ambition de donner plus de poids aux questions d’environnement et de durabilité est bienvenue”, a-t-elle déclaré. “Après de nombreuses paroles, l’action doit toutefois suivre maintenant”, a-t-elle lancé.

Contrairement aux organisateurs, la jeune militante suédoise n’a pas mâché ses mots contre les participants au WEF. “L’optimisme général qui a prévalu à Davos n’est pas approprié”, a estimé l’adolescente de 17 ans, qui exige que les faits scientifiques sur le changement climatique soient enfin pris en compte. “Il est temps de quitter notre zone de confort”.

Le WEF accepte les protestations

Le WEF ne voit aucun problème avec les actions de protestation, comme la manifestation des jeunes socialistes mardi, ou la marche des activistes du climat avant le début du forum. “Nous sommes ouverts à d’autres opinions”, avait déjà déclaré M. Zwinggi mercredi.

“Il y a beaucoup de moyens pour affronter les problèmes de ce monde”. Tant qu’elles se déroulent pacifiquement, ces manifestations représentent une “contribution importante à la formation de l’opinion en Suisse et dans le monde”.

Dans son entretien avec Keystone-ATS vendredi, il ne voit à l’inverse aucun problème à ce que le président américain Donald Trump n’ait guère parlé du climat pendant sa visite. “Le WEF est une plateforme qui permet des opinions divergentes”, souligne-t-il. Ce décalage, perçu de l’extérieur, est précisément ce qui stimule les échanges entre les participants.

Aloïs Zwinggi ne s’est toutefois pas montré particulièrement emballé par la prestation de Donald Trump. Il y a deux ans, le chef de la Maison Blanche avait expliqué sa vision de la place des Etats-Unis dans le monde. “Cette année, on a vu qu’on était en campagne électorale. Le président américain n’a adressé que quelques rares messages pour le monde entier”, a-t-il jugé.

Colère contre les “opportunistes”

Si les organisateurs ont peu à redire d’un point de vue thématique, il n’en est pas de même dans le domaine de la gestion. En effet, toujours plus d’organisations sans lien direct avec le WEF prennent leurs quartiers près du Centre des congrès durant la manifestation, ont-ils dénoncé.

La promenade de la station grisonne est pleine de pavillons, “Houses” de différents pays et autres entreprises qui monopolisent les établissements publics de la place. “La situation concernant la présence de ces ‘opportunistes’ ne s’est pas améliorée ces dernières années. Il s’agit là d’un gros problème pour nous”.

“Il arrivera un jour où ces hôtes importuns mèneront l’écosystème de Davos à la paralysie. Nous serons alors peut-être obligés de quitter Davos”, a prévenu Aloïs Zwinggi.

Les organisateurs soulignent régulièrement que les routes encombrées et le mécontentement de la population locale ne sont pas entièrement liés au WEF. Le nombre de participants au Forum est en effet resté stable ces dernières années. “Ce qui a augmenté, c’est l’univers parallèle autour de nous”.

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