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La Colombie commence à déminer une partie de son territoire

Les autorités colombiennes estiment qu'au total 52 millions de m2 sont "potentiellement affectés" par des mines antipersonnel, qui ont fait environ 11'500 victimes, dont plus de 2000 morts (archives). KEYSTONE/AP/FERNANDO VERGARA sda-ats

(Keystone-ATS) La Colombie, deuxième pays du monde le plus affecté par les mines antipersonnel après l’Afghanistan, a commencé à déminer une partie de son territoire, a annoncé lundi le gouvernement. Elle souhaite en être libérée d’ici 2021.

“Les opérations ont débuté cette année dans 40% de la superficie minée du pays, soit 22 millions de m2”, a précisé Rafael Pardo, Haut conseiller pour l’après-conflit, les droits humains et la sécurité. Il s’exprimait depuis le palais présidentiel Casa de Nariño, à Bogota.

La Colombie, déchirée par un conflit armé de plus d’un demi-siècle, compte 700 de ses 1032 municipalités affectées par les mines antipersonnel. Jusqu’à présent seules des opérations-pilotes de déminage ont été menées dans certaines régions.

Les autorités estiment qu’au total 52 millions de m2 sont “potentiellement affectés” par ces armes, qui ont fait environ 11’500 victimes, dont plus de 2000 morts, selon M. Pardo.

La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), la plus importante du pays, s’est engagée à contribuer aux opérations de déminage, dans le cadre de l’accord de paix signé en novembre avec le gouvernement.

Actuellement, la moitié des opérations sont effectuées par une brigade spécialisée de l’armée de terre et le reste par des ONG spécialisées nationales et internationales, a précisé le Haut commissaire.

Au fil des décennies, le conflit colombien a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces de l’ordre, faisant au moins 260’000 morts, plus de 60’000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Après la dissolution de la plupart des rébellions, la démobilisation officielle des paramilitaires entre 2003 et 2006 puis l’accord avec les Farc, le gouvernement a lancé la semaine dernière des négociations de paix avec l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), la dernière guérilla du pays encore active.

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