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La cour suprême grecque refuse l’extradition de militaires turcs

Quelques-uns des militaires turcs, au centre, à leur arrivée jeudi à la Cour suprême à Athènes. KEYSTONE/AP/YORGOS KARAHALIS sda-ats

(Keystone-ATS) La cour suprême grecque a refusé jeudi l’extradition en Turquie des huit militaires turcs, des putchistes présumés selon Ankara. La Turquie a aussitôt émis un mandat d’arrêt à leur encontre, a annoncé l’agence Anadolu.

Les juges grecs ont suivi les réquisitions du parquet. Ce dernier s’était prononcé il y a dix jours contre l’extradition de ces officiers en soulignant l’absence de garanties en Turquie pour un procès juste et équitable, selon une source judiciaire.

La présidente de la cour a indiqué que leur extradition n’était pas autorisée car les huit officiers sont inculpés pour des crimes en Turquie et “ils risquent d’être torturés”. La cour a ordonné la libération des huit officiers, en détention provisoire en Grèce depuis leur atterrissage en hélicoptère le 16 juillet dans un aéroport dans le nord du pays.

Les huit militaires turcs ont démenti à plusieurs reprises toute implication dans la tentative de coup d’Etat. Ils ont affirmé qu’ils avaient décidé de fuir par peur des représailles contre des militaires lors de la reprise en main de la situation par le gouvernement turc.

En première instance, une cour d’Athènes avait rejeté l’extradition pour cinq de ces militaires, mais l’avait avalisée pour trois. Ces derniers ont fait appel tandis que le parquet a également fait appel contre le rejet de l’extradition. Plusieurs militaires ont fui dans des pays européens après le putsch manqué en Turquie.

Mandat d’arrêt

Peu après la décision de la Haute Cour grecque, les autorités turques ont émis un mandat d’arrêt contre les huit militaires, a annoncé l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

Un tribunal d’Istanbul a accédé à la requête du parquet demandant l’émission d’un mandat d’arrêt pour les huit officiers, soupçonnés par les autorités turques d’avoir pris part à la tentative de coup d’Etat du 15 juillet, selon Anadolu.

Par ailleurs, les autorités turques ont déposé une nouvelle demande d’extradition auprès des autorités grecques après l’émission du mandat d’arrêt, a indiqué l’agence de presse Dogan.

“Considérations politiques”

Ankara va procéder à une “évaluation exhaustive” de l’impact sur ses relations avec Athènes du refus de la justice grecque d’extrader ces huit militaires, a indiqué en fin d’après-midi le ministère turc des Affaires étrangères.

Dénonçant dans un communiqué une décision “que nous percevons comme motivée par des considérations politiques”, le ministère a indiqué que la Turquie allait évaluer son impact sur “nos relations bilatérales, notre coopération dans la lutte contre le terrorisme”.

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