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La justice rouvre le dossier pour corruption visant Neymar

(Keystone-ATS) La justice espagnole a décidé de révoquer en appel le non-lieu rendu au profit de l’attaquant du FC Barcelone Neymar et de rouvrir le dossier sur d’éventuels faits de corruption.

Ils auraient été commis entre 2011 et 2014, en lien avec son transfert au club.

L’ordonnance de non-lieu est “révoquée intégralement et il est décidé la poursuite des actions”, a écrit une des chambres de l’Audience nationale de Madrid, juridiction chargée des affaires complexes, dans une décision rendue vendredi.

Le joueur, soupçonné, avec Barcelone, d’avoir caché le montant exact de son transfert en 2011, avait bénéficié d’un non-lieu d’un juge d’instruction le 8 juillet. Mais le parquet avait fait appel de cette décision quelques jours plus tard.

“Après enquête approfondie… il existe des indices suffisants de la commission des délits (…) il convient d’accepter le recours et de révoquer l’ordonnance” rendue en juillet, a fait valoir l’Audience nationale.

Cette décision ferme prévoit que le dossier suive désormais la “procédure accélérée”, sans passer par de nouveaux actes d’enquête.

Les parties impliquées doivent transmettre leurs observations au juge et ce dernier rendra une nouvelle ordonnance, allant dans le sens d’un renvoi devant un tribunal ou bien d’un classement du dossier.

Neymar risque gros

Le magistrat qui avait rendu l’ordonnance de non-lieu estimait que les comportements incriminés ne pouvaient pas faire l’objet de poursuites pénales à l’encontre de Neymar, âgé de 24 ans, de son père, Neymar Sr., de l’ex-président du Barça Sandro Rosell, du club catalan et du FC Santos (club vendeur).

Dans ce dossier, l’un des multiples volets judiciaires visant les conditions de recrutement de Neymar en 2013, tout est parti d’une plainte, déposée par un fonds d’investissements brésilien, DIS, propriétaire de 40% des droits de Neymar.

Dans un premier temps, le Barça avait officiellement chiffré le transfert du joueur à 57,1 millions d’euros (63 millions de francs). Mais selon la justice espagnole, il a atteint au moins 83,3 millions (92,5 millions de francs).

DIS, qui avait reçu 6,8 millions d’euros sur les 17,1 versés au FC Santos, estime que Neymar et le FC Barcelone se sont organisés pour cacher le montant réel du transfert et ainsi lui reverser moins d’argent.

S’ils venaient effectivement à être jugés, Neymar et son père risqueraient de six mois à deux ans de prison et une amende considérable.

Neymar est également dans la tourmente au Brésil où la justice a gelé une partie de ses actifs (43,5 M EUR) pour fraude fiscale présumée en lien avec son transfert.

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