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La mère inculpée dans le triple infanticide de Pontarlier

La mère soupçonnée d'infanticide a été incarcérée dans l'attente d'une audience lundi devant le juge des libertés et de la détention, lors de laquelle le parquet de Besançon demandera son placement en détention provisoire (photo symbolique). KEYSTONE/LUKAS LEHMANN sda-ats

(Keystone-ATS) Une femme soupçonnée d’avoir étouffé ses trois nourrissons à leur naissance, près de Pontarlier, en France voisine, a été mise en examen mercredi pour “homicides volontaires aggravés”. Le parquet de Besançon demandera son placement en détention provisoire lundi.

L’accusée, âgée de 30 ans, a été incarcérée dans l’attente de cette audience devant le juge des libertés et de la détention, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette femme a reconnu avoir étouffé avec une serviette ses trois nourrissons – un bébé né fin 2015 et des jumeaux nés en novembre 2017 – à leur naissance, avant de les mettre dans deux sacs qu’elle a cachés dans les combles de sa maison près de Pontarlier.

Mari remis en liberté

Son mari, 36 ans, qui avait été placé comme elle en garde à vue lundi, a été remis en liberté, selon le parquet. Sa femme, qui avait accouché seule, lui avait caché ses grossesses et il ignorait la naissance des bébés.

C’est le père qui a alerté la police sur la présence de sacs à l’odeur nauséabonde à son domicile. Il s’est “douté” que sa femme était enceinte, car elle grossissait, mais “elle l’a toujours contesté”, avait indiqué mardi soir la procureure de la République de Besançon Edwige Roux-Morizot, lors d’une conférence de presse. Elle a “caché ses grossesses à son mari, à son entourage”.

L’homme a deviné ce qui s’était passé en découvrant les sacs “à l’odeur très forte”, sans regarder ce qu’ils contenaient. Il a vu la “réaction très vive de sa femme” et s’est rendu au commissariat pour donner l’alerte, a relaté la magistrate.

Déni de grossesse

Ces infanticides se sont déroulés dans un contexte de “déni de grossesse”, a précisé Mme Roux-Morizot. La jeune femme ne voulait pas être enceinte, ne voulait pas d’autres enfants et était dans le déni de tout ce qui était extérieur à sa famille. Les nourrissons “étaient viables, car ils ont crié”, a-t-elle ajouté.

Ce couple discret a déjà deux enfants de trois et sept ans. Le père est travailleur frontalier en Suisse et sa femme est “quelqu’un d’apprécié, qui travaille et s’occupe très bien de ses enfants”, a noté la magistrate.

Une expertise psychiatrique de la mère devrait être demandée dans le cadre de l’enquête, confiée à la police judiciaire de Besançon et au commissariat de Pontarlier.

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