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La première salle de shoot de France accueille 200 usagers par jour

Le local d'injection parisien a abrité au total quelque 8000 consommations depuis le 16 octobre. Et 5000 personnes s'y sont rendues pour se fournir en matériel stérile, selon l'association qui gère les lieux (archives). KEYSTONE/AP POOL AFP/PATRICK KOVARIK sda-ats

(Keystone-ATS) Trois mois après son ouverture à Paris, la première “salle de shoot” de France, ouverte sept jours sur sept, accueille quotidiennement près de 200 consommateurs de drogue. L’association qui gère la salle y voit la preuve “que cette salle répond à un besoin”.

“Nous avons entre 170 et 220 passages par jour de gens qui viennent consommer. Au bout de trois mois seulement, c’est énorme”, a expliqué à l’AFP le président de l’association Gaïa, Jean-Pierre Lhomme. Ouverte le 17 octobre, la salle a abrité au total quelque 8000 consommations, “soit autant qui n’ont pas été faites sur la voie publique ou dans les parkings souterrains”, s’est-il félicité.

Environ 5000 personnes se sont également rendues dans la salle, officiellement baptisée “salle de consommation à moindre risque” (SCMR), pour se fournir en matériel stérile, selon l’association.

Local contesté

L’ouverture de la première salle en France était contestée par une partie des riverains qui craignaient une montée de la délinquance et du trafic de drogues dans ce quartier du nord-est de la capitale, bien connu pour la forte présence de toxicomanes.

L’espace de 400 m2 est situé dans l’enceinte d’un hôpital, mais dispose d’une entrée séparée, protégée par une grille et une caméra de surveillance. Ouvert sept heures par jour, il abrite douze postes de consommation, une salle de repos et des bureaux où les toxicomanes peuvent demander des conseils et se soumettre à des tests de dépistage, notamment du virus du sida et de l’hépatite C.

Strasbourg a suivi

L’ouverture de la salle parisienne a été suivie par l’ouverture d’une seconde salle de consommation à Strasbourg le 7 novembre, à destination des usagers de l’Est de la France mais aussi des frontaliers allemands, dans le cadre de l’expérimentation des SCMR rendue possible par la loi santé adoptée en décembre 2015.

En se lançant dans cette expérimentation prévue pour une durée de six ans, la France rejoint l’Allemagne, l’Australie, le Canada, l’Espagne, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et la Suisse. Le “Fixerstübli” au monde a ouvert à Berne en juin 1986. Depuis lors, il en existe une douzaine dans huit villes de Suisse.

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