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La Russie sommée d’agir suite aux regain d’affrontements en Ukraine

A la suite des affrontements, les 20'000 habitants d'Avdiïvka sont privés d'électricité et chauffage, selon l'armée ukrainienne, qui contrôle la ville. KEYSTONE/EPA/MARKIIAN LYSEIKO sda-ats

(Keystone-ATS) Au moins six personnes ont été tuées mercredi sur la ligne de front dans l’est de l’Ukraine, au quatrième jour de combats entre soldats ukrainiens et rebelles prorusses. L’Otan a sommé Moscou d’user de son influence pour rétablir le calme.

Ces combats sont les plus violents depuis l’investiture du président étasunien Donald Trump. Celui-ci prône un rapprochement avec la Russie, accusée par Kiev et l’Union européenne de soutenir les séparatistes malgré ses dénégations.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, a déploré mercredi “le plus grave regain de violence” observé depuis longtemps dans l’est de l’Ukraine. Il a sommé la Russie d’user de sa “considérable influence auprès des séparatistes” pro russes pour faire taire les armes.

5600 violations

La ville d’Avdiïvka, située sur la ligne de front dans l’est du pays, est au centre des combats qui font rage depuis trois jours entre l’armée ukrainienne et les rebelles prorusses. M. Stoltenberg a fait état, en se référant aux chiffres de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui surveille le conflit sur place, de “plus de 5600 violations du cessez-le-feu au cours de la semaine passée.”

Au moins 19 personnes ont été tuées depuis dimanche dans des combats près de la ville industrielle d’Avdiïvka, le plus lourd bilan depuis plusieurs mois. Les combats ont également fait ces dernières 24 heures une trentaine de blessés.

Ce regain de violence a aussi provoqué l’inquiétude de l’Union européenne, des Etats-Unis et l’ONU. La diplomatie de l’UE a ainsi dénoncé mardi soir une “rupture flagrante du cessez-le-feu” en vigueur depuis fin décembre.

Pas de blocage russe

A New York, le Conseil de sécurité a approuvé à l’unanimité, à l’issue d’une réunion à huis clos, un texte rédigé par l’Ukraine. Les membres du Conseil ont “exprimé leurs graves inquiétudes à propos de la dangereuse dégradation de la situation dans l’est de l’Ukraine”. Ils “ont appelé à un retour immédiat au régime de cessez-le-feu”.

Alors qu’auparavant la Russie bloquait systématiquement les projets de texte soumis par l’Ukraine, membre non permanent du Conseil, elle ne l’a pas fait cette fois.

Pas de chauffage

A la suite des affrontements, les 20’000 habitants d’Avdiïvka sont privés d’électricité et chauffage, selon l’armée ukrainienne, qui contrôle la ville. “Les conduites de gaz ont été détruites”, a précisé une porte-parole de l’armée, Olena Mokryntchouk.

“L’impact des combats sur la population civile est grave, il y a peu ou pas d’accès à l’eau courante, au chauffage et à l’électricité pour plusieurs milliers d’habitants des deux côtés de la ligne de front”, a confirmé dans un communiqué l’OSCE.

“L’hiver rigoureux aggrave les conséquences humanitaires” de ces combats, a-t-elle souligné, alors que les températures à Avdiïvka chutaient mardi jusqu’à -13 degrés.

Exode

Plus de 70 habitants ont quitté la zone dans ce contexte, bien que l’armée ukrainienne n’ait pas annoncé une évacuation de la population. “Au total, 180 personnes sont inscrites sur les listes, elles seront évacuées ce soir ou demain”, a déclaré Pavlo Jebrivski, à la tête de l’administration pro-Kiev de cette ville.

Depuis bientôt trois ans, l’Ukraine est en proie à un conflit aux portes de l’Union européenne qui a fait près de 10’000 morts.

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