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La Suisse à la manoeuvre pour défendre l’OMC avant la ministérielle

L'ambassadeur suisse auprès de l'OMC Didier Chambovey s'est alarmé avec les représentants d'autres pays sur les défis auxquels est confrontée l'organisation (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse est à l’offensive à l’OMC à Genève pour appeler les membres à la “volonté politique” avant la ministérielle en décembre en Argentine. Des initiatives ont été lancées ces derniers jours, notamment sur l’agriculture, sans compromis pour le moment.

Mardi soir, l’ambassadeur suisse auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a fait part de la préoccupation de 47 pays, dont la Suisse, face aux “défis” auxquels l’institution est confrontée. Didier Chambovey, qui préside ce groupe des “Amis du système”, a appelé les membres à “sauvegarder” les négociations multilatérales dans le cadre de l’organisation.

Au centre de cette inquiétude subsiste notamment la division entre ceux qui ne souhaitent plus suivre formellement le processus de Doha et ceux qui préfèrent résoudre ces problèmes avant d’avancer sur de nouvelles thématiques. “Même la légitimité de discuter de questions d’intérêt pour des membres a été remise en cause”, a estimé M. Chambovey.

Demande lancée par Azevedo

Présente mardi et mercredi pour plusieurs réunions entre Etats à l’OMC, la ministre argentine des Affaires étrangères Susana Malcorra, qui présidera la conférence ministérielle dans son pays, souhaite un renforcement de la fonction de l’organisation.

“La population ne comprend pas pleinement l’importance de l’OMC” pour elle, a-t-elle déploré, selon une source proche des négociations commerciales à Genève. De son côté, le directeur général Roberto Azevedo a demandé aux membres “d’augmenter l’intensité” de leur dialogue pour obtenir des avancées en Argentine.

Sur le fond, une importante activité, qui provoque aussi “beaucoup de désaccords”, a lieu depuis quelques jours. Sur 18 nouvelles propositions depuis janvier sur l’agriculture, l’une des questions de Doha, huit ont été lancées récemment. Parmi elles, certaines souhaitent réduire le soutien interne à l’agriculture, sujet sensible pour la Suisse après l’abandon prévu pour 2020 de ses subventions aux exportations agricoles.

Document sur la pêche prévu

L’UE et le Brésil proposent notamment depuis la semaine dernière de limiter le soutien qui constitue une distorsion au commerce en proportion de la valeur de la production agricole nationale. Une mesure “trop ambitieuse et déséquilibrée” selon la Suisse.

Selon une source proche des discussions, un accord sur ces subventions internes semble toutefois peu probable en Argentine. Les membres ont par ailleurs pour mandat de résoudre à cette ministérielle la question de la détention de stocks agricoles publics. Mais là aussi, des divisions subsistent. A relever que les Etats-Unis sont actuellement plutôt discrets à l’OMC et ne se sont pas exprimés mardi sur l’agriculture.

Et autre dialogue, sept propositions pour réduire les subventions à la pêche sont discutées. Elles constituent le meilleur champ pour une avancée en Argentine, selon plusieurs sources. Elles seront consolidées dans un seul document d’ici deux mois par le président des négociations sur cette question.

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