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La valse des députés de droite autour de la réforme des retraites

Le soutien des Vert'libéraux à la réforme d'Alain Berset (en arrière plan) pourrait être décisive. Ici une de ses représentantes, Kathrin Bertschy (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) La réforme des retraites arrive à bout touchant: les parlementaires décident jeudi s’ils adoptent ou enterrent le projet qui prévoit un bonus de 70 francs aux nouveaux rentiers AVS. A droite, les fronts bougent. Les Vert’libéraux soutiendront la réforme.

Le groupe PVL la votera jeudi à l’unanimité, a annoncé mercredi après-midi à la presse sa cheffe Tiana Moser. Selon elle, la décision n’a pas été facile à prendre. “La réforme prévoit de petites avancées, mais le prix à payer est très lourd et les 70 francs sont une pilule très amère à avaler.”

Selon les Vert’libéraux, il est toutefois important de donner une chance au peuple de se prononcer et de montrer que le Parlement est capable de réformer les retraites. Le groupe est convaincu que dire non au projet à ce stade ne permettra pas de relancer une solution dans un délai raisonnable, a complété le président du parti Martin Baümle.

Le compte est bon

Leur vote pourrait permettre à la réforme de passer le cap du Parlement. “S’ils disent oui, UDC et PLR pourraient en faire de même”, avait estimé le matin Konrad Graber (PDC/LU), président de la conférence de conciliation.

La solution adoptée mardi soir par la conférence de conciliation prévoit de compenser les pertes des rentes dans le 2e pilier via un bonus AVS de 70 francs aux nouveaux rentiers et une augmentation de 150 à 155% du plafond de rente pour les couples mariés.

Cette option, acquise dans la Chambre des cantons, nécessite la majorité qualifiée au National, soit 101 voix. La gauche, le PDC et le PBD l’ont toujours soutenue. Les deux députés de la Lega ont déclaré dans plusieurs médias qu’ils s’y rallieraient. Avec le PVL, le compte sera bon s’il n’y a aucune abstention ni aucun absent.

Konrad Graber en appelle à la responsabilité des parlementaires. “Une offre comme ça ne se refuse pas.” Il espère surtout un vote rationnel.

La parole au peuple

Selon Jacques Bourgeois (PLR/FR), les fronts bougent à droite. “Il y a ceux qui trouvent bien que le peuple puisse se prononcer.” Le directeur de l’Union suisse des paysans (USP) rappelle avoir toujours défendu les intérêts des agriculteurs, des indépendants qui ne peuvent souvent compter que sur une retraite AVS.

Il votera donc pour la réforme, sauf si le groupe PLR décide jeudi matin d’en faire un dossier stratégique. Dans ce cas, il s’abstiendra.

Hansjörg Walter (UDC/TG), ancien président de l’USP, va “réfléchir sérieusement” s’il va quand même soutenir le projet. “Il faudra peut-être avaler les 70 francs.” Autre représentant des agriculteurs, Jean-Pierre Grin (UDC/VD) préfère lui laisser tomber plutôt qu’approuver cette réforme. “Cette solution ne me convient pas. Il vaut mieux que le Conseil fédéral revienne d’ici deux ans avec un nouveau projet.”

La réforme de la prévoyance vieillesse vise à garantir le financement de l’AVS jusqu’en 2030 via trois mesures principales. L’âge de la retraite des femmes devrait être relevé à 65 ans, le taux de TVA serait relevé de 0,6 point et le taux de conversion du capital du 2e pilier en rente abaissé de 6,8 à 6%.

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