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Le Centre social protestant alerte sur la classe moyenne inférieure

La campagne annuelle du Centre social protestant met l'accent sur la classe moyenne inférieure, particulièrement fragile face aux coups durs de la vie. La perte d'un emploi peut faire basculer une personne dans la spirale de l'endettement (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) La campagne annuelle du Centre social protestant (CSP) met l’accent sur la classe moyenne inférieure. Sans droit à des prestations d’aide sociale, elle est particulièrement vulnérable face aux coups durs de la vie.

“La classe moyenne inférieure est fragilisée”, a dénoncé mardi devant les médias Alain Bolle, directeur du CSP Genève. Avec un revenu mensuel brut minimum situé entre 3947 francs pour une personne seule et 8288 francs pour une famille avec deux enfants, elle se situe juste au-dessus du seuil de pauvreté. Elle représente pourtant près de 28% de la population suisse.

Or une dépense imprévue de 2500 francs suffit à déséquilibrer une situation. Dressé par l’Office fédéral de la statistique dans une étude publiée en octobre, ce constat rejoint les observations sur le terrain en Suisse romande. “Les personnes qui nous sollicitent n’ont plus de marge de manoeuvre face aux chamboulements de la vie comme un divorce, une maladie, le chômage”, relève Pierre Ammann, directeur du CSP Berne-Jura.

Surprises de devoir demander de l’aide, ces personnes le font souvent trop tard, lorsque dettes et problèmes administratifs s’accumulent. Au CSP Genève, le nombre de dossiers ouverts au service social a augmenté de 20% en quatre ans. Actuellement, 560 dossiers pour dettes sont actifs. “Ils sont complexes, demandent du temps pour être réglés”, indique M. Bolle.

Limiter la hausse des primes

Actif dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel et Berne-Jura, le CSP profite de sa campagne pour rappeler quatre revendications qui attendent toujours une réponse politique. Au niveau de l’assurance maladie, les jeunes majeurs ne doivent plus être poursuivis par la caisse pour les montants non payés par leurs parents, et la hausse des primes doit être limitée pour les enfants et jeunes adultes.

Le CSP demande aussi que les impôts courants soient inclus dans le calcul du minimum vital en cas d’endettement. Il réclame enfin une meilleure réglementation de l’accès au petit crédit et un renforcement de la prévention du surendettement. Cette campagne annuelle se double d’un appel aux dons.

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