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Le Conseil des Etats accepte des achats d’armes pour 1,3 milliard

Guy Parmelin a convaincu les sénateurs d'acheter un nouveau système de mortiers pour l'armée (archives). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) L’armée devrait pouvoir se fournir de nouveaux mortiers. Le Conseil des Etats a accepté mercredi par 29 voix contre 10 cet achat, principal poste du programme d’armement devisé en tout à 1,341 milliard. Le National doit encore se prononcer.

Le montant de la liste annuelle des acquisitions militaires est très proche des 1,316 milliard de francs acceptés l’an dernier par les Chambres dans le cadre de deux programmes successifs. Le poste principal est consacré à l’acquisition de 32 mortiers, 12 camions protégés et 36 conteneurs pour 404 millions.

C’était le seul achat combattu par la gauche. Cette arme est en principe destinée à être utilisée en Suisse, qui plus est en zone urbaine. Cet investissement ne répond pas à la menace actuelle et n’est donc pas prioritaire, a estimé Géraldine Savary (PS/VD).

Il s’agit de combler une lacune depuis la mise hors service en 2009 des chars lance-mines 12 com 64/91, a répondu le ministre de la défense Guy Parmelin. De telles armes ont été utilisées récemment en Ukraine et au Proche-Orient, a-t-il en outre relevé.

Pour le reste, les sénateurs ont donné leur aval à une large flotte de camions et des remorques (314 millions), à une série d’armes antichar et antiblindage à épauler (256 millions). Ils ont aussi accepté de libérer 127 millions pour du matériel de remplacement permettant de maintenir à jour la flotte d’avions de combat.

Autres enveloppes: 100 millions destinés à une première tranche d’acquisitions (sacs à dos, minibus, mitrailleuses) liées à la mobilisation rapide de grands contingents en cas de crise, 91 millions pour le système de surveillance de l’espace aérien Florako et le maintien du système de radar Flores ainsi que 49 millions pour 14 canots-patrouilleurs.

Immobilier

Dans la foulée, le Conseil des Etats a accepté le programme immobilier militaire qui porte sur 572 millions. Le Conseil fédéral veut 150 millions pour la construction d’un nouveau centre de calcul à Frauenfeld. La première étape de la rénovation complète et des nouvelles constructions prévues sur la place d’armes de cette ville est devisée à 121 millions.

Un crédit de 21 millions doit financer un nouveau terminal de conteneurs au centre logistique de l’armée à Steffisburg (BE) et un autre de 17 millions l’agrandissement de la place d’armes de Jassbach (BE).

Le déplacement d’une station-émettrice au Tessin devrait coûter 13 millions. Enfin, le programme comprend un crédit-cadre de 250 millions pour des projets qui génèrent des charges d’investissement inférieures à 10 millions.

Budget à 5 milliards

Le message sur l’armée portait aussi sur les moyens dévolus à la défense. Ce qui a permis au Conseil des Etats d’évoquer une nouvelle fois la revendication du Parlement de voir le budget militaire afficher 5 milliards par an.

Les Chambres fédérales ont répété en mars leur volonté en adoptant un plafond de dépenses de 20 milliards pour les années 2017 à 2020. Quelques semaines auparavant, le Conseil fédéral, au nom de la rigueur budgétaire, leur avait encore demandé de revoir leurs ambitions à la baisse.

Il a alors proposé un plafond de 18,8 milliards, soit un budget annuel s’échelonnant de 4,5 à 4,8 milliards. Entretemps, le gouvernement a tenu compte de l’insistance parlementaire en retouchant son programme d’économies.

Critiques à gauche

Estimant que la messe a été dite en mars, les sénateurs ont décidé par 25 voix contre 10 de ne pas entrer en matière sur le projet à 18,8 milliards. Au dam de la gauche. Il n’est pas question que l’armée soit la seule épargnée par le programme d’économies, a lancé Anita Fetz (PS/BS). D’autant que la réforme de l’armée ne nécessiterait que 19,4 milliards, a ajouté Roberto Zanetti (PS/SO).

A défaut, le camp rose-vert aurait souhaité ramener le plafond à 19,3 milliards. Elle justifiait entre autres cette proposition par la décision de Guy Parmelin de geler le projet de défense sol-air.

Initialement prévu au programme 2017, ce dernier est devisé à 700 millions, dont 250 millions auraient été effectivement dépensés entre 2017 et 2020. Mais pour la majorité, cette somme ne doit pas purement et simplement être économisée mais réinvestie dans d’autres achats d’armes déjà prévus.

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