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Le froid à l’origine d’une des plus grandes extinctions d’espèces

C'est une intense activité volcanique qui a provoqué le refroidissement à l'origine de l'extinction d'espèces (Photo prétexte). KEYSTONE/EPA EFE/JOSE JACOME sda-ats

(Keystone-ATS) Un refroidissement soudain est à l’origine d’une des plus importantes extinctions d’espèces, qui est survenue il y a 250 millions d’années sur Terre. Jusqu’à aujourd’hui, cette catastrophe était plutôt attribuée à un réchauffement de température.

Des travaux menés par des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), en collaboration avec l’Université de Zurich, estiment, au contraire, que le froid, causé par une activité volcanique intense, a été responsable de cette extinction, indique lundi l’UNIGE. Celle-ci a entraîné la disparition de plus du 95% des espèces marines de la planète, à la limite Permien-Trias, une époque remontant à 250 millions d’années.

Pour expliquer pourquoi ces espèces se sont éteintes, les chercheurs ont travaillé sur les couches de sédiments du bassin de Nanpanjiang, en Chine. Des coupes de centaines de mètres ont été faites. Les scientifiques ont ensuite procédé à des datations en prenant en compte la désintégration radioactive naturelle de l’uranium.

Grande précision

Les couches de cendres volcaniques se trouvant dans les sédiments contiennent le minéral zircon, qui lui-même contient de l’uranium. Celui-ci se désintégrer en plomb au fil du temps à une vitesse bien connue. En mesurant les concentrations de plomb et d’uranium, il est ainsi possible de dater une couche de sédiment à 35’000 ans près.

Les chercheurs ont ainsi pu constater que l’extinction de masse à la limite Permien-Trias est représentée par une lacune de sédimention, ce qui correspond à une baisse du niveau de l’eau de mer. La seule explication à ce phénomène est qu’il y avait alors de la glace qui stockait l’eau, fait savoir l’UNIGE.

La durée de cette période de glaciation a été évaluée à 80’000 ans. Un temps suffisant pour éliminer la plupart des espèces marines. Les scientifiques suisses expliquent cette chute de température par l’injection stratosphérique de grands volumes de dioxyde de sulfure, qui ont réduit l’intensité du rayonnement solaire.

Ce dioxyde de sulfure provient de l’activité des premiers volcans des Traps de Sibérie, indique le professeur Urs Schaltegger, du département des sciences de la Terre et de l’environnement de la Faculté des sciences de l’UNIGE. Les recherches de son équipe sont publiées dans la revue Scientific Reports.

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