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Le gouvernement doit dire comment rendre l’armée plus attractive

Selon le chef de l'armée Guy Parmelin, le processus de développement de l'armée (DEVA) améliorera la situation. Il serait prématuré d'agir à ce stade, car les mesures prises ne déploieront pleinement leurs effets qu'à partir de 2018 (archives). Keystone/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) Le gouvernement devra indiquer d’ici l’été prochain quelles mesures pourraient rendre l’armée plus attractive. Le National a accepté jeudi par 122 voix contre 40 un postulat en ce sens.

Le texte émane de sa commission de la politique de sécurité. Il suggère diverses pistes, comme l’encouragement de l’aptitude différenciée: les personnes souhaitant effectuer un service militaire mais qui ont des restrictions physiques doivent pouvoir être engagées. Elles devraient répondre aux exigences liées à la fonction et non plus à tous les critères d’aptitude à l’armée.

L’armée recrute selon des profils adaptés depuis octobre 2016, a répondu le chef de l’armée Guy Parmelin. La mesure est ainsi déjà en vigueur. Il s’agit de permettre aux conscrits d’exploiter au maximum leurs capacités physiques comme intellectuelles.

Selon M. Parmelin, le processus en cours de développement de l’armée (DEVA) améliorera la situation. Il serait prématuré d’agir à ce stade, car les mesures prises ne déploieront pleinement leurs effets qu’à partir de 2018.

Mais la Chambre du peuple n’a pas voulu attendre. A l’exception du Parti socialiste, elle a tenu à ce que le gouvernement se penche dès aujourd’hui sur le problème. “Sans effectifs suffisants, la mission de l’armée pourrait être compromise”, a argumenté Roger Golay (MCG/GE) au nom de la commission.

Cette dernière propose d’autres pistes pour accroître l’attractivité de la grande muette: la réduction de la bureaucratie inutile pour les officiers de milice en dehors de leur service actif, la reconnaissance des formations militaires ou encore des cours de formation continue de meilleure qualité.

Le ministre de la défense a assuré en vain que le Conseil fédéral est conscient du problème. Il convient d’accumuler les expériences avant de procéder à une analyse.

Manque d’officiers

Le National a en outre accepté, par 153 voix sans opposition, un postulat demandant au gouvernement d’expliquer d’ici l’été comment pallier le manque d’officiers. Ce problème perdurera, selon les conseillers nationaux, même après la mise en oeuvre du DEVA. Il faut donc rendre la carrière d’officier plus attractive.

Pour conserver le principe même d’une armée de milice, il faut s’assurer qu’il y ait assez d’officiers, a fait valoir Hugues Hiltpold (PLR/GE) au nom de la commission.

“Le gouvernement prend le problème au sérieux”, a assuré le chef de l’armée. Sur ce point également, il estime que le processus de développement de l’armée améliorera la situation à partir de l’année prochaine.

Le service pratique sera réduit pour les candidats officiers, ce qui devrait augmenter l’attrait des cours d’instruction et faciliter leur conciliation avec la vie civile. De plus, l’accord entre l’armée et les hautes écoles devrait régler le problème du début tardif du semestre d’études. Enfin, les compétences acquises seront reconnues par un certificat, et des indemnités de formation sont prévues.

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