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Le parlement neuchâtelois veut une taxe fédérale sur les aliments sucrés

Tout ou partie des revenus émanant de la taxe seraient affectés à la prévention du diabète et de l'obésité (archives). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA sda-ats

(Keystone-ATS) Le Grand Conseil neuchâtelois veut taxer les produits sucrés. Il a approuvé mercredi par 71 voix contre 38 l’initiative cantonale qui sera soumise à l’Assemblée fédérale afin de restreindre l’accès aux denrées alimentaires à haute valeur énergétique.

Le député vert, Laurent Kaufmann, premier signataire de l’initiative, a rappelé que “la santé coûte cher”. Selon lui, il ne s’agit pas “d’une vision hygiéniste qui pousserait à interdire le sucre. La liberté individuelle est préservée”. Mais il s’agit, à l’image du tabac ou de l’alcool, de limiter la consommation.

L’art 1er de l’initiative cantonale demande que la législation introduise une taxe sur les sucres ajoutés lors des processus de fabrication. Tout ou partie des revenus seraient affectés à la prévention du diabète et de l’obésité.

La commission a justifié cette taxe par le fait que jusqu’à 20% des coûts de la santé peuvent être attribués à ces maladies dont la prévention est encore insuffisante. En Suisse, 42% de la population suisse est actuellement en surpoids ou obèse.

Conseil d’Etat en retrait

De plus, on constate un impact positif sur la stabilisation de la consommation de sucre par habitant dans les pays qui ont introduit une taxe sur les produits sucrés.

Le Conseil d’Etat s’est montré plutôt favorable à cette proposition avec toutefois un bémol: pour l’instant il se tiendra légèrement en retrait car il ne veut pas se positionner sur un projet adressé à Berne.

Il pense que l’initiative risque de ne pas passer la rampe au niveau fédéral, si elle n’est pas relayée par des parlementaires sous la Coupole. Le conseiller d’Etat Laurent Kurth a déclaré toutefois que le canton donnera tout l’appui qu’il peut.

Une loi cantonale n’a pas de sens

Pour les auteurs du projet, une législation cantonale sur le sujet ne fait pas de sens. “Tant par la mise en place d’une taxe que pour son affectation, le canton n’a pas la masse critique pour cela”.

Le canton de Vaud a eu une autre analyse. Le Conseil d’Etat vaudois a annoncé vendredi passé qu’il allait introduire une taxe cantonale sur les boissons sucrées pour financer une partie de la prise en charge des soins dentaires. Il prévoit une taxe de maximum 30 centimes par litre.

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