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Le patron de Swisscom appelle la politique à s’engager pour la 5G

Pour Urs Schaeppi, le CEO de Swisscom, la balle est dans le camp de la politique en matière de 5G. Keystone/ALESSANDRO DELLA VALLE sda-ats

(Keystone-ATS) La politique et les autorités doivent soutenir la branche des télécoms dans le développement de la 5G, a plaidé le patron de Swisscom Urs Schaeppi mercredi en marge du Forum économique mondial (WEF). La Suisse risque sinon de perdre du terrain au niveau technologique.

Ce débat est mené de manière “émotionnelle” et les faits n’y jouent parfois pratiquement aucun rôle, a regretté Urs Schaeppi lors d’un entretien avec l’agence Keystone-ATS. “Si l’on respecte les valeurs limites, cette technologie est inoffensive, de nombreuses études l’ont montré”, a-t-il martelé.

“S’il est aisé de créer de la peur avec des demi-vérités, il est plus difficile d’expliquer clairement les choses avec des faits”. Pour le CEO du principal opérateur suisse, qui est en mains de la Confédération, la balle est désormais dans le camp de la politique: “elle devrait s’exprimer clairement sur la 5G”.

Les politiciens veulent certes que la Suisse figure parmi les pays leaders en matière de télécommunications. La Confédération risque pourtant de perdre son avance dans le domaine, alors qu’elle avait été l’une des premières nations, en avril 2019, à introduire la 5G. Entre-temps, l’effort est nettement freiné par l’opposition d’une partie de la population.

La Suisse romande se montre particulièrement critique. Des moratoires ont ainsi été décrétés dans les cantons du Jura, Vaud et Genève. Et mercredi, les députés neuchâtelois ont réclamé une mesure similaire au niveau national.

Neuf antennes sur 10

Lorsqu’il n’y a pas d’opposition, les opérateurs vont de l’avant. Mais désormais, neuf antennes de téléphonie sur dix ne peuvent pas être adaptées, car elles butent sur les valeurs limites d’exposition aux rayonnements, a relevé Urs Schaeppi lors de l’entretien.

Il n’est certes pas surpris de la résistance en la matière. Une grosse opposition avait déjà été observée lors du passage de la 2G à la 3G. Mais sans cette évolution, le smartphone n’aurait pas pu vivre sa “marche triomphale”, a insisté le patron du géant bleu.

Il espère ainsi que les moratoires seront rapidement levés dans les cantons. Il souhaite ensuite que les autorités donnent une définition claire des méthodes de mesure, afin de permettre un déploiement complet de la 5G.

Enfin, les valeurs limites d’exposition devraient être adaptées, afin que le potentiel de cette nouvelle technologie ne soit pas freiné, “naturellement en tenant compte du principe de précaution”, selon Urs Schaeppi.

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