Des perspectives suisses en 10 langues

Le Tchadien Moussa Faki Mahamat élu président de la Commission

Nkosazana Dlamini-Zuma termine sa présidence de l'UA. Son nom a été avancé pour succéder à son mari Jacob Zuma à la tête du Congrès national africain cette année (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Les pays membres de l’Union africaine (UA), réunis à Addis-Abeba en Ethiopie, ont élu lundi leur nouveau président, le ministre tchadien Moussa Faki. Il est élu pour un mandat de quatre ans. L’UA a en outre réintégré le Maroc, absent depuis 33 ans de l’organisation.

Moussa Faki, âgé de 56 ans et ministre des Affaires étrangères depuis 2008, a obtenu 39 voix sur les 54 Etats appartenant à l’organisation. Il succède à la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, saluée pour avoir mis la question des droits des femmes sur la table, mais critiquée pour son bilan en termes de paix et sécurité.

Le choix, qui fait habituellement l’objet d’intenses marchandages en coulisses, semblait particulièrement délicat avant le début de ce sommet. Trois des quatre grandes régions du continent (l’Afrique australe, l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest) briguaient cette présidence, certaines soutenant même plusieurs candidats.

Les deux favoris pour remplacer Nkosazana Dlamini-Zuma étaient au départ la ministre kényane des Affaires étrangères Amina Mohammed et le Sénégalais Abdoulaye Bathily. Selon un communiqué de la présidence kényane, il aura fallu sept tours de scrutin pour départager les cinq candidats en lice.

Le nouveau président de la Commission de l’UA est un fidèle du président tchadien Idriss Déby Itno, qui garde dès lors un pion important au sein de l’UA. Il a quitté lundi la présidence tournante de l’UA, remplacé par son homologue guinéen Alpha Condé.

Retour du Maroc

Pour compliquer encore un peu plus cette réunion, les Etats membres devaient se prononcer sur la réintégration du Maroc. Le pays a quitté en 1984 l’Organisation de l’unité africaine, ancêtre de l’UA, en raison du contentieux sur le Sahara occidental. Les chefs d’Etat de l’UA ont en début de soirée approuvé cette réintégration.

Ce territoire, qui borde le nord de la Mauritanie, est contrôlé par le Maroc depuis 1976. Il est revendiqué par le Front Polisario qui, soutenu par l’Algérie, demande une indépendance totale pour former la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

L’Algérie et l’Afrique du Sud, deux poids lourds de l’organisation continentale, soutiennent la RASD. Ils n’ont toutefois pas ouvertement exprimé leur opposition à la réintégration du Maroc.

Au final, selon le président sénégalais Macky Sall et le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, 39 chefs d’Etats (sur 54 pays) se sont prononcés pour le retour du royaume chérifien au sein de l’UA.

La Cour pénale en question

Les entrevues préliminaires ont également porté sur la Cour pénale internationale (CPI). Sud-Africains et Kényans l’accusent d’être l’instrument de l’impérialisme occidental et de focaliser ses procédures sur l’Afrique.

Le Nigeria et le Botswana affirment, eux, que la juridiction de La Haye est un garde-fou légal important pour les pays dont les systèmes judiciaires sont entravés par les conflits civils.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision