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Le tourisme mondial devrait poursuivre sa croissance en 2017

La croissance du nombre de touristes reste régulière dans un secteur à environ 1500 milliards de dollars d'exportations (archives). KEYSTONE/EPA/AHMED JALLANZO sda-ats

(Keystone-ATS) Le tourisme mondial est peu impacté par les récentes attaques terroristes. Le nombre de voyageurs internationaux va à nouveau augmenter de plus de 4% en 2017, selon l’ONU.

En 2016, “les indicateurs montrent que nous avons passé la barre de 1,2 milliard” de voyageurs internationaux, a dit dans un entretien à l’ats à Genève le secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) Taleb Rifai. Il doit présenter ces chiffres la semaine prochaine à Madrid, siège de cette institution de l’ONU.

Dans un secteur où les exportations atteignent quelque 1500 milliards de dollars (environ 1525 milliards de francs), l’Asie est le premier bénéficiaire de cette hausse. “Mais de manière surprenante, l’Europe s’en sort bien”, a affirmé M. Rifai, en marge de l’inauguration du bureau de liaison de l’OMT à Genève, qui a eu lieu mardi.

Le tourisme fait même partie des quelques secteurs qui portent une reprise de l’économie européenne. Les attentats terroristes n’auront eu qu’un impact limité. Le tourisme est affecté par n’importe quel facteur extérieur comme une détérioration sécuritaire, une pandémie ou une catastrophe naturelle. Mais ce secteur est aussi “tellement résilient et se reprend rapidement”, selon M. Rifai.

Uber ou encore Airbnb “pas un problème”

Certes, en dehors de l’Europe, la Tunisie, l’Egypte ou la Turquie souffrent davantage depuis quelques années. Mais le chef de l’OMT se dit persuadé que ces destinations seront à nouveau demandées.

Depuis l’après crise financière en 2009, la croissance est régulière et s’est établie chaque année à un peu plus de 4%. “Nous avons vraiment atteint un niveau de consolidation” de cette extension qui va se poursuivre.

Pour 2030, le nombre de voyageurs devrait atteindre 1,8 milliard. Toutes les régions devraient en profiter. Mais les pays en développement vont augmenter leurs parts de marché. Les destinations dans les pays développés ont atteint “un niveau de sophistication et de saturation” tel que la croissance ne peut être que plus petite, selon M. Rifai.

Dans les trois prochaines années, l’OMT souhaite à court terme des garanties sur des voyages “sûrs” et “faciles”. Plus largement, l’adaptation aux nouvelles technologies devra être prise en compte.

Des plateformes comme Uber ou Airbnb “ne sont pas un problème” pour autant que les conditions sont “équitables”. Elles apportent de nouveaux clients et de nouveaux marchés.

Appel aux gouvernements

Troisième priorité, le tourisme doit être un acteur durable. Cet élément explique notamment la venue de l’OMT à Genève pour mieux coopérer avec les agences de l’ONU en charge des Objectifs du développement durable (ODD). Et 2017 a été décrétée Année internationale du tourisme durable pour le développement.

Il faut faire en sorte que le nombre de voyageurs ne devienne pas “1,2 milliard de désastres”, explique M. Rifai. Les touristes, les opérateurs et les gouvernements ont tous une responsabilité. L’OMT favorise l’application du Code mondial d’éthique du tourisme.

L’industrie du tourisme doit réduire son empreinte carbone qui constitue 5% du total mondial. Elle doit bannir tout travail forcé, abus sexuels d’enfants ou trafic. Et les revenus du tourisme doivent rester dans les pays où ils sont obtenus.

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