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Les candidates aux élections sous-représentées dans les médias

Les candidates UDC (ici la Genevoise Céline Amaudruz) ont été le moins représentées dans les médias avant les élections fédérales 2015 (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Avant les élections fédérales 2015, les femmes qui briguaient un siège sous la Coupole ont été sous-représentées dans les médias par rapport à leur nombre sur les listes électorales. Les candidates et candidats ont été néanmoins traités de manière neutre.

Les hommes souhaitant se faire élire ont été surreprésentés dans les médias au cours des quatre semaines précédant les élections fédérales 2015, révèle une étude de l’Université de Fribourg parue mardi. Elle a été financée par la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF), l’Office fédéral de la communication (OFCOM) et la SSR.

Alors que la proportion de candidates atteignait en moyenne 34,5% l’automne dernier, leur présence dans la presse était de 23,5%. Concernant les candidats, leur part s’élevait à plus de 75%, tandis qu’ils ne représentaient que 65,5% des listes électorales. Ces parts sont similaires dans l’audiovisuel.

L’écart est toutefois un peu moins important en Suisse romande: pour les femmes, il atteint environ 7 points de pourcentage, contre 12 en Suisse alémanique. Même chose du côté des hommes: près de 6 points de différence dans la presse romande, contre 11 dans les journaux outre-Sarine.

Place aux Vertes

Les représentations diffèrent fortement selon les partis. Alors que les candidates UDC sont celles dont on parle le moins (14,9%) dans les quotidiens, les candidats du même parti jouissent de la plus grande mention (85,1%). Viennent ensuite le PLR (15,6%), le PVL (18,6%), le PBD (23,2%), le PDC (26,8%) et le PS (31,9%).

En revanche, les écologistes sont les candidates les plus représentées (53,9%), devant la Lega (50%), alors que leurs collègues masculins ont le moins de place dans les journaux (46,1%). Présidé par une femme (Regula Rytz), le parti est aussi le seul qui regroupe plus de femmes que d’hommes.

Meilleur cadrage pour Monsieur

Il n’y a globalement pas de sujet majoritairement attribué selon le sexe. Toutefois, les contenus audio et vidéo des différentes régions linguistiques divergent à ce propos. Ainsi, srf.ch a thématisé les sujets liés à l’économie et à la politique internationale plus souvent chez les hommes que chez les femmes. En revanche, sur rts.ch, les sujets ont été attribués sans différences significatives entre les sexes.

L’étude montre encore que, dans l’ensemble, l’apparence physique n’est pratiquement pas thématisée, quelle que soit la région linguistique, tout comme la vie privée des candidats et candidates. Par contre, un cadrage qui met en valeur le corps a plus souvent été utilisé pour les hommes que les femmes.

Evolution au Tessin

Depuis la dernière étude de ce type effectuée en 2003, les valeurs pour la Suisse alémanique et la Suisse romande sont constantes. Les auteurs de l’analyse ont repéré des changements dans les médias italophones seulement. En 2003, la part des candidates mentionnée dans la presse tessinoise avant les élections était de 11%, alors qu’elles représentaient 35% des noms sur les listes électorales, pour atteindre presque 20% en 2015.

L’étude a décortiqué les contenus des quotidiens Le Temps, 24 heures, 20 minutes, NZZ, Tages-Anzeiger, 20 Minuten, Blick am Abend, 20 minuti, Corriere del Ticino ainsi que des sites 20min.ch, blickamabend.ch, 20min.ch/ro, tio.ch et watson.ch. Les articles et leurs contenus audiovisuels associés des sites de la SRG SSR (srf.ch, rts.ch, rsi.ch) ont été inclus.

Une analyse quantitative et qualitative d’images a également été réalisée. En tout, 905 contenus écrits, 351 images et 146 contenus audio et vidéo ont été passés à la loupe datant du 21 septembre au 17 octobre 2015.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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