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Les coraux meurent plus que jamais dans la barrière de corail

La grande barrière de corail en Australie enregistre cette année une hécatombe de coraux comme jamais observée (archives). KEYSTONE/EPA AAP/ARC CENTRE OF EXCELLENCE/GREG TORDA/ARC CENTRE OF sda-ats

(Keystone-ATS) La grande barrière de corail australienne a subi cette année la plus importante hécatombe de coraux jamais observée, ont annoncé des scientifiques mardi. Cette catastrophe fait craindre pour l’avenir de ce joyau naturel classé au patrimoine de l’humanité.

Ce délicat écosystème, long de 2300 kilomètres, le plus grand au monde, engendre un tourisme qui génère cinq milliards de dollars de revenus annuels et emploie 70’000 personnes.

Le centre d’excellence pour les études sur les récifs coralliens de l’université James Cook a mené cette année des reconnaissances aériennes de cet emblème de l’Australie, ainsi que des plongées d’études. Celles-ci ont révélé que les deux tiers des coraux situés sur 700 kilomètres dans le nord du site étaient morts ces huit ou neuf derniers mois en raison du réchauffement de la température de l’eau.

Partie septentrionale

“La plupart des pertes de 2016 sont survenues dans la partie la plus septentrionale, la plus intacte, de la grande barrière”, a expliqué Terry Hugues, directeur du centre. “Cette région s’en était sortie avec des dégâts mineurs lors de deux précédents épisodes de blanchissement en 1998 et 2000, mais cette fois-ci, elle a été gravement touchée”.

Plus au sud, dans les parties centrale et méridionale, y compris les zones très touristiques de Cairns et des îles Whitsunday, touchées par la chaleur dans une mesure moindre, les dégâts sont bien inférieurs.

Le blanchissement est un phénomène de dépérissement. Il est provoqué par des conditions anormales comme le réchauffement de la température de l’eau. Cela entraîne l’expulsion par les coraux des algues symbiotiques qui leur donnent leur couleur et leurs nutriments. Les récifs peuvent s’en remettre si l’eau refroidit, mais ils peuvent aussi mourir si le phénomène persiste.

La barrière et ses 345’000 kilomètres carrés ont évité de justesse en 2015 d’être placée par l’UNESCO sur sa liste des sites en péril. Canberra doit informer l’UNESCO des efforts fournis pour la protéger d’ici le 1er décembre.

Les chercheurs estiment qu’il faudrait au moins 10 ou 15 ans pour que la partie nord récupère ses coraux, mais ils craignent un quatrième épisode de blanchissement massif d’ici là.

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