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Les Etats-Unis ont utilisé des obus à l’uranium appauvri en Syrie

Les raids menés par l'aviation américaine avaient détruit des centaines de camions (archives). KEYSTONE/AP/MASSIMO SAMBUCETTI sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis ont utilisé à deux reprises en 2015 de controversés obus à l’uranium appauvri dans leurs opérations contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, a indiqué jeudi le Pentagone. Et ils pourraient à nouveau y avoir recours.

Les obus à uranium appauvri sont des munitions anti-blindage, dont l’utilisation est critiquée pour les risques qu’ils comporteraient pour la santé des militaires les utilisant, et des populations vivant dans les zones visées.

Selon le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), l’uranium appauvri est un “métal lourd, chimiquement et radiologiquement polluant”, qui présente “environ 60% de la radioactivité de l’uranium naturel”.

Plus de 5000 obus

Selon le Pentagone, les obus à l’uranium appauvri ont été utilisés à deux reprise, les 16 et 22 novembre 2015, dans des opérations de bombardements contre des flottes de camion-citerne de l’EI en Syrie. Des centaines de camions avaient été détruits dans ces bombardements.

Un porte-parole du commandement des forces militaires au Moyen-Orient, Josh Jacques, a précisé que 5265 obus de 30 millimètres à l’uranium appauvri ont été utilisés dans ces deux opérations. Ils ont été tirés par des avions d’attaque au sol A-10 en combinaison avec d’autres obus incendiaires.

Cette combinaison de munitions perforantes et incendiaires “a été choisie pour obtenir une plus forte probabilité de destruction de la flotte de camions”, a-t-il précisé. Et les Etats-Unis pourront si nécessaire utiliser à nouveau ces munitions contre les djihadistes, a-t-il ajouté.

“Nous continuerons à considérer toutes les options” pour vaincre le groupe Etat islamique, “et cela inclut” les munitions à l’uranium appauvri, a affirmé le porte-parole.

Ces munitions avaient été citées comme l’une des causes possibles du “syndrome du Golfe”, les problèmes de santé des anciens combattants de la guerre du Golfe, mais leur rôle n’a pas été scientifiquement prouvé. Le PNUE avait engagé des programmes d’étude et de nettoyage des zones touchées par leur utilisation dans les guerres qui ont déchiré l’ex-Yougoslavie il y a deux décennies, et en Irak en 2003.

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