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Les Etats-Unis peut-être invités aux négociations sur la Syrie

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dit ne pas pouvoir se prononcer sur une participation des Etats-Unis aux négociations sur la Syrie (archives). KEYSTONE/AP/ALEXANDER ZEMLIANICHENKO sda-ats

(Keystone-ATS) Aucune invitation formelle n’a été adressée aux Etats-Unis en vue de la conférence sur le conflit syrien parrainée par la Russie et la Turquie, a dit vendredi un porte-parole du département d’Etat. Cette réunion doit avoir lieu le 23 janvier à Astana, au Kazakhstan.

L’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura avait annoncé la veille que l’organisation serait probablement conviée à la conférence.

Les Etats-Unis seront invités aux négociations sur un règlement du conflit syrien, avait également annoncé la Turquie. Moscou a toutefois dit vendredi ne pas pouvoir se prononcer pour le moment sur une telle invitation.

“Je ne peux pas me prononcer. Bien sûr, nous sommes favorables à une représentation la plus large possible de toutes les parties” impliquées dans le dossier syrien, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux journalistes.

Entrée en vigueur le 30 décembre, la trêve entre les pro régime et les insurgés, qui tient tant bien que mal sur la plupart des fronts en Syrie, est un prélude aux négociations d’Astana, la capitale du Kazakhstan. Celles-ci commenceront trois jours après la prise de fonctions du nouveau président américain Donald Trump.

Cet accord de trêve suivi par des négociations intersyriennes a été conclu sous l’égide de la Russie, un allié du président Bachar al-Assad, et de la Turquie, soutien des rebelles, après la victoire du régime à Alep le 22 décembre. L’administration américaine sortante de Barack Obama en avait été écartée.

Jeudi soir à Genève, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a annoncé que son partenaire russe était d’accord pour faire entrer dans le processus les Etats-Unis. “Les Etats-Unis devraient certainement être invités, et nous sommes tombés d’accord sur ce point avec la Russie”, a-t-il dit au sujet des discussions d’Astana qui réuniront représentants du régime et ceux de groupes rebelles.

“Nous devons maintenir le cessez-le-feu, cela est essentiel pour les négociations d’Astana”, a-t-il ajouté en précisant que les invitations devraient probablement être envoyées la semaine prochaine. “Personne ne peut ignorer le rôle des Etats-Unis. Ceci est une position de principe pour la Turquie”.

Pas de commentaire de la Russie

Selon une source syrienne, il pourrait y avoir le 23 janvier une réunion inaugurale et protocolaire avec plusieurs pays invités, dont les Etats-Unis, comme ce fut le cas en 2014 à Montreux en Suisse. Les négociations s’ouvriraient ensuite entre régime et rebelles, uniquement sous la supervision des Russes et des Turcs.

Le 29 décembre, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait dit “espérer que lorsque l’administration de Donald Trump entrera en fonction, (les Etats-Unis) pourront également s’associer à ces efforts, afin que nous puissions travailler dans une même direction amicalement”. Mais il n’avait pas précisé s’il faisait référence aux discussions d’Astana ou au processus de règlement en général.

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