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Les Grisons refusent une nouvelle fois les Jeux olympiques

St-Moritz n'aura pas l'occasion de vivre un podium olympique en 2026, comme ci-contre lors des actuels championnats du monde de ski alpin. Ses citoyens, comme ceux du canton des Grisons, ont rejeté dimanche le crédit de candidature de 25 millions. La voie est libre pour Sion 2026. KEYSTONE/AGENCE ZOOM/ALAIN GROSCLAUDE sda-ats

(Keystone-ATS) Les citoyens des Grisons ne veulent pas des Jeux olympiques d’hiver de 2026. Ils ont clairement refusé dimanche un crédit de candidature de 25 millions de francs. En 2013, ils avaient déjà dit non aux JO d’hiver de 2022.

Le crédit a été rejeté par 60,09% des votants. La participation a atteint 50.9%. Même les stations de St-Moritz et Davos ont dit non. Avec ce refus, “Sion 2026” reste la seule candidature en lice auprès de Swiss Olympic.

Sur les 25 millions du crédit de candidature, neuf auraient été payés par le canton. La Confédération et Swiss olympic auraient pris en charge chacun huit millions.

La candidature grisonne comprenait deux phases. En cas de oui au crédit dimanche et de désignation par Swiss Olympic, les citoyens grisons auraient été appelés à se prononcer une nouvelle fois en automne 2018 sur le projet définitif et sur un crédit de réalisation.

Deuxième non en quatre ans

C’est la deuxième fois en quatre ans que les Grisons disent non aux Jeux d’hiver. En mars 2013, les citoyens avaient refusé par 53% une candidature pour les JO de 2022.

Le projet pour les JO de 2026 a été lancé par les milieux économiques grisons, puis soutenu par le gouvernement et le parlement. Il prévoyait de répartir les compétitions sur plusieurs régions, contrairement au concept élaboré pour 2022 qui voulait tout concentrer à Davos et St-Moritz.

Le concept pour 2026 prévoyait que les compétitions se dérouleraient dans les Grisons, mais aussi à Zurich, Kloten (ZH), Einsiedeln (SZ) et Engelberg (OW). Les initiants souhaitaient que la ville de Zurich joue un rôle important dans le fonctionnement des Jeux et pour le logement, avec le village olympique, le centre des médias et les remises de médailles.

Pas d’enthousiasme à Zurich

Mais la cité de Zwingli n’a montré aucun enthousiasme. A plusieurs reprises, l’exécutif de la ville a répété qu’il ne voulait pas que Zurich soit la ville hôte et doive construire de nouvelles installations sportives ou autres. Il n’était pas question non plus de prendre en charge une partie du déficit ou de faire partie du comité d’organisation.

Les initiants grisons avaient prévu un “plan B” en cas de refus définitif de Zurich d’être impliqué dans le projet. Ils se seraient rabattus sur Rapperswil-Jona (SG), Frauenfeld, Schaffhouse, Kreuzlingen (TG), St-Gall et Bad Ragaz (SG).

Impulsion pour l’économie

Selon les milieux économiques grisons, l’organisation des JO aurait donné une nouvelle impulsion à l’économie cantonale. Celle-ci a été sérieusement affectée ces dernières années par le franc fort, la crise du tourisme hivernal, la chute des prix de l’électricité et les conséquences de l’initiative sur les résidences secondaires.

Le projet avait le soutien de tous les partis bourgeois (PDC, PLR, PBD et UDC). Le PS et les Verts se rangeaient parmi les opposants. Selon les socialistes, la nouvelle candidature venait trop tôt après le refus de 2013. Ils trouvaient aussi particulièrement gênant que les milieux économiques, qui ont lancé le projet, ne participent pas financièrement au crédit de 25 millions.

La Suisse a accueilli deux fois les Jeux Olympiques. Il s’agissait dans les deux cas des Jeux d’hiver qui se sont déroulés dans les Grisons, à St-Moritz en 1928 et en 1948.

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