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Les guérilleros des Farc commencent à lâcher les armes en Colombie

Les Farc ont commencé à déposer les armes, après plus de 50 ans de guérilla (archives). KEYSTONE/EPA EFE/MAURICIO DUENAS CASTANEDA sda-ats

(Keystone-ATS) Les Farc, principale guérilla de Colombie, entament mercredi leur désarmement qu’ils devront avoir terminé fin mai. Ce point est central dans l’accord de paix signé avec le gouvernement pour mettre fin au plus vieux conflit d’Amérique latine.

C’est une “nouvelle historique pour les Colombiens”, s’est réjoui sur Twitter Juan Manuel Santos. Le président a été récemment récompensé de ses efforts de pacification par le prix Nobel de la Paix.

Le chef suprême des Farc, Rodrigo Londoño (dit “Timochenko”), a célébré, sur le même réseau social, cette étape comme la “condition nécessaire pour parvenir à la paix.” Il a assuré que la guérilla y participe “avec enthousiasme”.

L’accord de paix, signé le 24 novembre à l’issue de quatre ans de négociations délocalisées à Cuba, prévoit que les guérilleros déposent progressivement leurs armes dans un délai de 180 jours à partir du 1er décembre. Le processus est supervisé par les Nations unies.

Date-butoir au 29 mai

Les Farc devront donc avoir terminé “le 29 mai prochain” au plus tard, a indiqué l’ONU dans un communiqué, saluant “le consensus des parties pour débuter sans tarder le processus d’abandon des armes”.

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), plus ancienne et importante guérilla du pays. Issue d’une insurrection paysanne en 1964, elles comptent encore officiellement près de 7000 combattants.

Mercredi, les Farc auraient dû remettre déjà 30% de leur arsenal, selon le calendrier établi dans l’accord de paix. Mais les opérations ont pris du retard en raison des problèmes logistiques pour rassembler les membres des Farc, ce qui ne change toutefois pas la date-butoir.

Retour à la vie civile

La guérilla et l’ONU vont travailler ensemble pour fixer une nouvelle date de remise de ces 30%, puis du dépôt progressif de l’armement restant. Les guérilleros des Farc ont terminé de se rassembler le 18 février, au lieu de fin décembre comme initialement prévu, dans 26 zones du pays, où ils doivent se démobiliser et préparer leur retour à la vie civile, sous la supervision de l’ONU.

Dans l’une de ses zones, à San José de Oriente (nord), Maritza Gonzalez, indigène wayuu de 54 ans et guérillera depuis ses 14 ans, se dit pleine d’espoir : “J’abandonne le fusil pour le balai”, confie-t-elle. “Pourvu que tout cela se transforme en paix!”, ajoute-t-elle. Elle précise n’avoir “jamais” participé aux combats même si “oui, je portais des armes, je faisais des gardes”.

La Colombie entend mettre fin à un conflit armé de plus d’un demi-siècle. Celui-ci a impliqué une trentaine de guérillas, des paramilitaires et les forces de l’ordre, faisant au moins 260’000 morts, plus de 60’000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

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