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Les infestations de criquets menacent la sécurité alimentaire en Afrique de l’est

Le criquet pèlerin dévore chaque jour l'équivalent de son propre poids, soit environ deux grammes (archives). KEYSTONE/EPA/DI GD sda-ats

(Keystone-ATS) Les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme lundi sur des infestations d’une ampleur historique de criquets en Afrique de l’est, d’Addis Abeba à Nairobi en passant par Mogadiscio. Ces insectes “menacent la sécurité alimentaire” de toute la région.

Devant la prolifération d’essaims “particulièrement destructeurs” de criquets pèlerins en Ethiopie, au Kenya et en Somalie qui ravagent les cultures et menacent les récoltes, il est “nécessaire de lancer une campagne de grande ampleur et transfrontalière pour combattre les infestations”, a indiqué l’Agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) dans un communiqué lundi.

La FAO recherche d’urgence 70 millions de dollars. Cette somme doit servir à renforcer la lutte antiparasitaire et à “protéger les moyens d’existence dans les trois pays les plus touchés”.

“Capacité destructrice jamais vue”

“D’une ampleur et d’une capacité destructrice jamais vues, les essaims risquent de grossir de manière exponentielle et de se propager dans d’autres pays d’Afrique de l’Est, si les efforts pour combattre ces ravageurs voraces ne s’intensifient pas massivement dans toute la région”, a-t-elle averti. Il s’agit d’une situation “de portée internationale”, selon elle.

L’Ethiopie et la Somalie n’avaient pas vu d’essaims de criquets pèlerins d’une telle ampleur depuis 25 ans. Le Kenya n’avait pas eu à affronter de menace acridienne d’une telle force depuis 70 ans, précise la FAO.

“Les autorités de la région ont déjà lancé des activités de contrôle mais, étant donné l’ampleur et l’urgence de la menace, elles ont besoin d’un soutien financier supplémentaire de la part de la communauté internationale des donateurs afin d’accéder aux outils et aux ressources nécessaires à la mise en oeuvre effective des interventions”, a expliqué M. Qu Dong, directeur général de la FAO cité dans le communiqué.

A vitesse grand V

Étant donné l’étendue actuelle des essaims, seul un contrôle aérien en Ethiopie et au Kenya serait efficace pour réduire le nombre de ravageurs. Et si aucune mesure n’est prise, le nombre d’insectes ravageurs “pourrait être multiplié par 500 d’ici le mois de juin”.

Ces essaims, dont chacun est potentiellement formé par des centaines de milliers de criquets pèlerins, sont capables de parcourir 150 kilomètres par jour et de ravager les moyens d’existence des populations rurales dans leur course effrénée pour se nourrir et se reproduire. Le criquet pèlerin dévore chaque jour l’équivalent de son propre poids, soit environ deux grammes, précise l’agence.

Les essaims en provenance d’Ethiopie et de Somalie continuent à se déverser au Kenya et se propagent rapidement vers le centre du pays. En Ethiopie, les insectes se déplacent à un rythme constant vers le sud, là où se trouve la vallée du Rift, considérée comme le grenier du pays.

Actuellement, le Soudan du Sud et l’Ouganda ne sont pas touchés mais ils sont en danger, estime la FAO. L’Asie du Sud-Ouest et la mer Rouge sont aussi touchées.

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