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Les salaires 2015 des grands patrons en Suisse en hausse de 1%

(Keystone-ATS) La rémunération moyenne des directeurs généraux des 30 entreprises cotées au Swiss Leader Index (SLI) de la Bourse suisse s’est établie en 2015 à 5,83 millions de francs (+1%, 5,75 millions en 2014). D’importants écarts subsistent cependant entre les entreprises.

“Les sociétés présentant d’importantes capitalisations boursières ne sont pas toujours celles qui rémunèrent le plus”, pointe l’étude du cabinet de conseil Willis Towers Watson parue mardi.

Comme en 2014, les patrons d’UBS Sergio Ermotti, de Roche Severin Schwan et de Novartis Joseph Jimenez arrivent en tête des rémunérations directes attendues pour 2015, avec respectivement 14, 11,4 et 11,3 millions de francs. Urs Schaeppi, directeur général de Swisscom, ferme la marche avec 1,6 million.

Le directeur général de Richemont Richard Lepeu, qui occupait la première place en 2014, n’est pas présent dans le classement, le groupe de luxe genevois n’ayant pas encore publié son rapport annuel de gestion. A titre de comparaison, Richemont avait annoncé en juin 2015 un salaire de 14,3 millions.

Résultats en léger repli

L’étude précise que les rémunérations des dirigeants sont en grande partie liées aux résultats des entreprises, avec là aussi d’importants écarts. Or, le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (EBIT) a en moyenne reculé de 3% en glissement annuel, à 3,08 milliards de francs.

En tête, UBS a vu son EBIT progresser de 123%. A l’inverse, Dufry, groupe bâlois de commerce de détail dans les aéroports, a enregistré un résultat d’exploitation en chute de 50%. L’EBIT de Credit Suisse a fondu de 167%, mais l’étude ne prend pas en compte les dirigeants en poste depuis moins d’une année.

“Globalement, les résultats des entreprises en 2015 sont en ligne avec les rémunérations en comparaison avec l’exercice 2014”, note le rapport. Ils ont évolué de pair à la hausse pour un tiers des entreprises du SLI, baissant conjointement pour 24% d’entre elles.

Des exceptions subsistent. Dufry offre par exemple la sixième plus grande rémunération directe à son directeur général Julian Diaz, pour seulement le 21e EBIT. La rémunération du patron de Swisscom figure au 21e rang, alors que l’EBIT de l’opérateur est en 9e position en comparaison avec les autres membres du SLI.

Moins que les Américains et Européens

Une rémunération de base fixe (26%, -1 point de pourcentage comparé à 2014), un bonus (20%, inchangé), une rémunération différée (20%, +3 points) et une part variable à long terme (34%, -2 points) constituent les revenus des dirigeants du SLI. Plus de la moitié de leur rémunération directe revêt ainsi un caractère de long terme.

En comparaison avec leurs homologues européens, ils touchent une part plus élevée de leur rémunération sous une forme variable à long terme, versée au terme d’une période d’au moins trois à quatre ans en fonction de la performance de l’entreprise.

Les patrons des firmes cotées au SLI gagnent moins que leurs homologues européens et américains (cotation au Dow Jones STOXX Europe 50), dont les rémunérations directes moyennes ont reculé de 4% par rapport à 2014, à 7,3 millions de francs. Mais les poids lourds suisses représentés dans cet indice ont accordé à leurs dirigeants un revenu de 9,9 millions (9,5 millions en 2014).

Rémunérations abusives visées

Une pression accrue sur la forme et le montant de la part variable des revenus est observable en Europe, du fait des développements du cadre légal et des exigences des investisseurs, relève l’étude.

En Suisse, avec l’entrée en vigueur en 2014 de l’ordonnance contre les rémunérations abusives dans les sociétés anonymes cotées en Bourse, les actionnaires se prononcent chaque année, depuis 2015 au plus tard, sur les rémunérations des dirigeants sous la forme d’un fixe prospectif et d’une rémunération variable rétrospective.

Pour son étude, le cabinet Willis Towers Watson a analysé les salaires des directeurs généraux de 27 des 30 entreprises entrant dans la composition de l’indice SLI, sur la base de leurs rapports de gestion publiés jusqu’au 4 avril.

Les salaires de dirigeants de cinq entreprises, en poste depuis moins d’un an, n’ont pas été considérés, de même que le groupe bernois actif dans la santé Galenica, à la structure particulière.

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