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Les sources d’eau ne souffrent pas encore de la chaleur

La Suisse ne devrait pas manquer d'eau de source au moins jusqu'en 2100, selon les spécialistes. Ici, un petit lac près de Fiesch/VS (archives). KEYSTONE/DOMINIC STEINMANN sda-ats

(Keystone-ATS) La température moyenne de l’été 2016 a augmenté de 0,7 degré par rapport à la norme entre 1981 et 2010. Pourtant, les eaux souterraines se portent bien et l’approvisionnement devrait être assuré jusqu’en 2100, selon les experts.

“Par rapport à la saison passée, nous n’avons pas constaté de tarissement de sources cette année”, explique Marc Schürch, collaborateur de l’OFEV chargé de la mesure du niveau des sources. “En 2016, les eaux souterraines sont dans la norme, voire à un niveau élevé sur l’ensemble du territoire”.

Pourtant, selon MétéoSuisse, les températures du mois d’août 2016 se situent 1,0 degré au-dessus de la “norme 1981-2010”. Et si l’on prend tout l’été en compte, il fait partie des dix les plus chauds jamais enregistrés depuis le début des mesures en 1864.

Quant aux précipitations, elles sont tombées avec de fortes variabilités d’un endroit à l’autre de la Suisse. Sur tout l’été, le Valais n’a récolté que 50% des précipitations, selon la “norme 1981–2010”. Pour le mois d’août, le Valais encore, la Suisse romande et le Tessin n’ont même pas enregistré le tiers des valeurs normales.

Effet à retardement

“La sécheresse doit durer au moins deux mois pour que l’on commence à avoir un effet sur les sources karstiques”, explique Marc Schürch. En 2015, par exemple, de petites sources s’étaient taries suite à la sécheresse. Mais la pire année reste encore la canicule de 2003.

“Le bassin versant d’une source karstique peut être très grand, de 10 à 100 km2, cela prend ainsi du temps jusqu’à ce que les sources se tarissent”, explique encore le préposé à la surveillance de la quantité des eaux souterraines.

La Commission d’hydrologie suisse (CHy) précise quant à elle que “l’eau souterraine peut rester plus ou moins longtemps dans un aquifère”. Ce temps peut varier de quelques mois, comme dans la vallée du Rhône, à plus de 10 ans dans les zones calcaires, comme dans une partie des Alpes et dans le Jura.

Bilan difficile

Il n’est pas possible de faire un bilan à long terme en ce qui concerne les sources en Suisse, selon l’OFEV et son indicateur des niveaux dès 1987. “Les niveaux des eaux souterraines et les débits des sources restent bas durant plusieurs années, puis sont à nouveau normaux ou élevés pour une longue période”.

La CHy rapporte quant à elle que “les quantités d’eau disponibles en Suisse d’ici 2100 vont rester stables”. Un constat rassurant lorsque l’on sait que 80% de l’eau potable que nous consommons est issue du souterrain.

Marc Schürch conçoit l’avenir avec confiance. “Les changements climatiques vont modifier la disponibilité saisonnière en eau et des pénuries pourraient survenir au niveau local ou régional, mais la Suisse, qui est le château d’eau de l’Europe, va toujours disposer d’assez d’eau.”

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