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Lien entre risque de démence et exposition aux polluants de l’air

Les chercheurs canadiens ont estimé la proximité de grands axes routiers - ici à Ottawa - des habitants en utilisant leur code postal (archives). KEYSTONE/AP The Canadian Press/ADRIAN WYLD sda-ats

(Keystone-ATS) Les personnes qui habitent à proximité d’axes routiers très fréquentés ont un risque accru de démence par rapport à celles qui en sont plus éloignées. C’est ce que montre une étude canadienne publiée mercredi dans le journal The Lancet.

Selon l’étude, le risque de démence chez les personnes qui habitent à 50 mètres d’artères à forte circulation est supérieur de 7% à celui des personnes qui habitent à plus de 300 mètres de telles routes.

“Les polluants atmosphériques peuvent entrer dans la circulation sanguine et conduire à des inflammations, liées à des maladies cardiovasculaires et éventuellement d’autres affections comme le diabète. Cette étude suggère que les polluants atmosphériques qui peuvent atteindre le cerveau par la circulation sanguine peuvent mener à des problèmes neurologiques”, rapporte Ray Copes, expert de l’Institut Santé publique Ontario, co-auteur de l’étude avec d’autres scientifiques de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences du Canada.

La maladie d’Alzheimer, l’une des principales responsables des symptômes de démence, fait perdre des cellules cérébrales et perturbe la mémoire, la pensée mais aussi le comportement et les capacités de représentation spatiale, empêchant les patients de poursuivre des tâches du quotidien.

Sur la base des codes postaux

Les chercheurs ont analysé les données de 6,5 millions d’habitants de la province de l’Ontario âgés de 20 à 85 ans et y ont décelé 243’611 cas de démence entre 2001 et 2012. Ils ont ensuite estimé la proximité de grands axes routiers des habitants en utilisant leur code postal.

Pour les personnes vivant à 50 à 100 mètres d’artères fréquentées, le risque accru de maladie est de 4%, de 2% pour celles situés à 101 à 200 mètres. A plus de 200 mètres des grandes routes, ce risque supplémentaire disparaît.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 47,5 millions de personnes souffraient de démence en 2015.

Les scientifiques ont également tenté d’isoler l’effet sur le risque de maladie de Parkinson et de sclérose en plaques, deux autres affections du système nerveux, mais n’ont trouvé aucune augmentation de ces risques.

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