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Négociations de paix ouvertes entre Bogota et la guérilla de l’ELN

Juan Camilo Restrepo, à gauche, et Pablo Beltran ont ouvert les négociations en Equateur. KEYSTONE/AP/DOLORES OCHOA sda-ats

(Keystone-ATS) Le gouvernement colombien et l’ELN, dernière guérilla encore active en Colombie, ont ouvert mardi en Equateur des pourparlers de paix. Les discussions doivent mettre fin au plus ancien conflit d’Amérique, qui a fait quelque 300’000 morts et disparus.

Les chefs négociateurs du gouvernement colombien, Juan Camilo Restrepo, et de l’armée de libération de Colombie (ELN), Pablo Beltran, assistaient au lancement des négociations. Les pourparlers visent à atteindre une “paix complète”, a rappelé le représentant du gouvernement équatorien, Juan Meriguet, lors d’une cérémonie dans une hacienda jésuite située près de Sangolqui, après l’accord signé en novembre avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes).

Outre l’Equateur, des représentants des cinq autres pays garants de ce nouveau processus de paix -Brésil, Chili, Cuba, Norvège et Venezuela- étaient également présents à la cérémonie, qui suit trois ans de discussions préparatoires menées en secret entre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et l’ELN, guérilla inspirée de la révolution cubaine et qui compte encore quelque 1500 combattants armés.

Début mercredi

Les discussions en tant que telles doivent se tenir à partir de mercredi à huis clos et pour une session de 45 jours dans l’hacienda. Les sessions suivantes seront organisées à tour de rôle dans les autres pays garants, sauf la Norvège.

Le président colombien Juan Manuel Santos entend négocier un accord similaire à celui signé en novembre avec les FARC, issues comme l’ELN d’une insurrection paysanne en 1964 et dont les quelque 6200 guérilleros doivent désormais déposer les armes.

L’agenda compte six thèmes: participation de la société civile à la construction de la paix, démocratie pour la paix, transformations pour la paix, victimes, fin du conflit et application de l’accord, que M. Santos a peu de chances de voir signé avant la présidentielle de 2018 et son départ du pouvoir.

Le conflit armé en Colombie a impliqué depuis les années 1960 une trentaine de guérillas, des paramilitaires d’extrême droite et les forces de l’ordre, faisant au moins 260’000 morts, plus de 60’000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

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