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Pékin ne voit pas l’intérêt d’un accord si Washington est menaçant

La Chine de Xi Jinping ne voit pas l'intérêt d'un accord commercial avec les Etats-Unis si ceux-ci souhaitent empêcher son développement notamment technologique. KEYSTONE/EPA/IGOR KOVALENKO sda-ats

(Keystone-ATS) La Chine ne voit pas “quelle est la valeur” d’un possible accord avec Washington sur les tensions commerciales si les Etats-Unis la menacent plus largement. L’ambassadeur chinois à l’ONU à Genève accuse ceux-ci de vouloir empêcher le développement de son pays.

Les Etats-Unis “tentent de mobiliser leur alliés” contre la Chine, y compris sur les nouvelles technologies portées par le groupe Huawei, a affirmé jeudi Chen Xu devant les correspondants accrédités à l’ONU à Genève. “Le problème est bien plus large que le conflit commercial”, a-t-il ajouté. Plusieurs responsables américains “ne font pas que critiquer” Pékin, selon lui, “mais veulent stigmatiser” la Chine.

L’ambassadeur a rappelé que la Chine était prête “si l’autre partie choisit de lancer une guerre”. Et de se demander “quelle est la valeur” de trouver une solution aux tensions commerciales si Washington tente encore d’augmenter les tarifs douaniers. Les Etats-Unis ont étendu ceux-ci de centaines de milliards de dollars sur certains produits chinois. Et en représailles, la Chine a également pris de son côté un dispositif similaire.

“La Chine n’interprète pas mal les Etats-Unis. Les Etats-Unis interprètent mal” la situation internationale, affirme M. Chen. Pour autant, il estime qu’un “bon paquet” face aux tensions commerciales mérite des efforts communs des deux pays. Il n’a pu en revanche confirmer les présidents Xi Jinping et Donald Trump se rencontreront ou non en marge du G20.

Sur le Xinjiang, M. Chen souhaite que la Haute-commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet puisse constater par elle-même la situation dans les camps où se trouvent au moins 1 million de membres de la minorité musulmane. Il a réaffirmé que ceux-ci n’étaient pas des sites de “rééducation”.

Contrairement à un porte-parole de la diplomatie chinoise en début d’année, M. Chen n’a pas mentionné de conditions de “s’abstenir de toute ingérence dans les affaires chinoises” pour un tel déplacement. Mme Bachelet a dit à plusieurs reprises vouloir se rendre dans cette zone.

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