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Pas moins de 55 scientifiques en mission inédite en Antarctique

A bord de l'Akademik Treshnikov, les scientifiques d'ACE recenseront les baleines, pingouins et albatros de l'océan Austral (archive). KEYSTONE/AP/NATACHA PISARENKO sda-ats

(Keystone-ATS) Cinquante-cinq scientifiques de 30 pays, dont la Suisse, partiront en décembre pour une expédition inédite de trois mois à bord d’un navire de recherche russe autour de l’Antarctique. Ils chercheront à obtenir des réponses sur les effets du changement climatique.

L’équipe quittera le port du Cap (Afrique du Sud) à bord du brise-glace Akademik Treshnikov le 20 décembre. Son retour en Afrique du Sud est prévu le 18 mars.

En réunissant plus de cinquante chercheurs sur un même navire, les organisateurs de l’Expédition circumpolaire antarctique (ACE) souhaitent encourager la coopération scientifique afin de mieux déterminer l’influence de l’homme sur l’Océan austral.

“Les scientifiques mèneront un travail pluridisciplinaire, allant de la biologie à la climatologie en passant par l’océanographie” pour le bien de ce continent et de son avenir, ont expliqué lundi les organisateurs. Ces derniers présentaient leur projet à Londres.

Quatre projets suisses

Après avoir sollicité des chercheurs l’an dernier, les responsables de l’expédition ont reçu plus de 100 propositions de projets de recherche. Vingt-deux d’entre eux ont été sélectionnés par un panel d’experts.

La Suisse dirigera quatre recherches à bord de l’Akademik Treshnikov. Et elle est associée à neuf autres projets. Les plus importants partenaires de cette expédition sont le Royaume-Uni, l’Australie, l’Afrique du Sud, la France et les Etats-Unis.

“Il est capital d’améliorer notre compréhension de l’Antarctique. Pas seulement pour la préservation de cette région, mais aussi dans l’intérêt de la planète entière”, soulignent les organisateurs dans un communiqué.

“Les progrès scientifiques dépendent plus que jamais du dialogue entre les différentes disciplines scientifiques. Par exemple, la biologie marine repose sur des modèles mathématiques complexes créés par des océanographes”, ont-ils précisé.

Baleines, pingouins et albatros

A bord du navire, des scientifiques recenseront ainsi les baleines, pingouins et albatros de l’océan Austral. D’autres mesureront les effets de la pollution par le plastique sur la chaîne alimentaire et étudieront le phytoplancton – premier maillon de la chaîne alimentaire – ainsi que son rôle dans la régulation du climat.

L’équipe à bord de l’Akademik Treshnikov prélèvera par ailleurs des échantillons de carottes de glace et étudiera la biodiversité de l’Antarctique. Le but est de mieux déterminer les conditions climatiques et les niveaux de pollution sur place avant le début de la révolution industrielle.

ACE est le premier projet de l’Institut polaire suisse (SPI). Co-fondé cette année par l’homme d’affaires suédois et explorateur polaire Frederik Paulsen, ce consortium d’institutions scientifiques est dédié à l’étude des “pôles et des environnements extrêmes”.

Au cours des trois mois que durera l’expédition, les scientifiques feront deux principales étapes à Hobart, en Australie, et à Punta Arenas, au Chili. Ils s’arrêteront également sur l’archipel des Crozet, sur les îles de Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud, ainsi que sur le glacier Mertz.

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