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Premiers signes de blanchissement de coraux en Baie de Sydney

(Keystone-ATS) Des signes de blanchissement de coraux ont pour la première fois été observés dans la Baie de Sydney, affirment mardi des scientifiques australiens. Les chercheurs imputent au réchauffement de l’eau ce phénomène connu pour ses ravages dans la Grande barrière.

Des scientifiques avaient annoncé en mars que des observations aériennes de la grande Barrière avaient révélé l’un des plus graves épisodes de blanchissement des coraux de cet écosystème unique inscrit au patrimoine de l’Humanité depuis 1981.

C’est désormais l’emblématique Baie de Sydney qui est concernée puisque des biologistes de deux universités de la ville y ont observé lors d’inspections de routine “des colonies de coraux qui pâlissent”. Ces scientifiques estiment que dans certaines zones de la Baie, 45% des coraux ont blanchi.

Expulsion d’algues symbiotiques

Le blanchissement des coraux est un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la température de l’eau, qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.

“Cela nous inquiète. C’est la première fois qu’on l’observe en Baie de Syfney”, indique Matthew Nitschke de l’Université de technologie de Syfney (UTS). Le blanchissement est différent dans la baie de celui qui est observé sur la Grande barrière de corail (quelques centaines de km plus au nord) car les températures ne se sont pas autant réchauffées, ajoute-t-il.

Pour autant, selon Samantha Goyen, de l’UTS, les scientifiques ne s’attendaient pas à un blanchissement aussi soudain dans la Baie de Sydney: “les coraux semblent avoir blanchi en quelques semaines”, explique-t-elle dans un communiqué.

Capacité d’adaptation en péril

Selon les observations de l’UTS et de l’Université Macquarie, l’eau de la Baie a atteint les 26,5 degrés, ce qui est plus de deux degrés supérieur aux moyennes, selon M. Nitschke. Les experts ont bon espoir que les coraux arriveront à se remettre de cet épisode quand l’eau tombera sous les 23 degrés à mesure qu’on approchera de l’hiver austral.

Cependant, même un faible réchauffement de 0,5 degré pourrait avoir des effets dévastateurs sur les récifs coraliens, qui risquent de perdre leur capacité d’adaptation à des montées brusques de températures océaniques, selon une étude publiée jeudi par la revue Science.

La Grande barrière, inscrite au patrimoine de l’Humanité depuis 1981, est aussi menacée par le réchauffement climatique, les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, étoiles de mer qui détruisent les coraux.

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