Des perspectives suisses en 10 langues

Réunis en Colombie, des prix Nobel dénoncent la “haine” de Trump

L'Américaine Jody Williams, primée en 1997 pour sa lutte contre les mines anti-personnel, a déclaré ne pas comprendre "comment on a pu donner l'opportunité de devenir président à un homme qui a usé de la violence, du racisme, du sexisme pendant la campagne" (archives). KEYSTONE/EPA EFE/LEONARDO MUNOZ sda-ats

(Keystone-ATS) Les prix Nobel de la paix ont dénoncé jeudi les politiques de “haine” du président des Etats-Unis, Donald Trump, contre les immigrants. Ils sont réunis en sommet à Bogota.

“La discrimination, la crise des réfugiés et le rejet croissant et absurdes des migrants, face au discours de haine et d’exclusion qui conquit les coeurs terrorisés. Que pouvons-nous dire à l’Humanité?”, a lancé le président colombien Juan Manuel Santos, à l’ouverture de ce XVIe sommet mondial des prix Nobel de la paix, qui se tient jusqu’à dimanche, pour la première fois en Amérique latine.

M. Santos, auquel le Nobel a été décerné en octobre en reconnaissance de ses efforts pour mettre fin à plus de 50 ans de conflit armé dans son pays, a qualifié d'”absurde” le rejet des immigrés par M. Trump, sans toutefois nommer son homologue nord-américain.

La Yéménite Tawakkul Karman a pour sa part mis en cause le décret signé par le président des Etats-Unis, entré en viveur vendredi et qui pendant 120 jours interdit l’accès au territoire des réfugiés d’Irak, d’Iran, de Libye, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen, ce qui a suscité d’importantes manifestations. “C’est un acte fondamentalement raciste”, a déclaré la Nobel 2011. “Nous ne pouvons stigmatiser les musulmans pour leur religion M. Trump”, a lancé cette militante des droits de l’Homme.

Compromis pour le bien-être

L’Américaine Jody Williams, primée en 1997 pour sa lutte contre les mines anti-personnel, a déclaré ne pas comprendre “comment on a pu donner l’opportunité de devenir président à un homme qui a usé de la violence, du racisme, du sexisme pendant la campagne”. “Gouverner, ce n’est pas un secteur qui écrase tous les autres. Le gouvernement démocratique est un compromis pour le bien-être de tous. On voit maintenant dans mon pays que M. Trump en est l’antithèse”, a-t-elle dénoncé.

L’ex-président du Costa Rica, Oscar Arias, Nobel 1987, a pour sa part critiqué l’idée de M. Trump de construire un mur à la frontière avec le Mexique, “qui va diviser non seulement les peuples, mais aussi les consciences”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision