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Supermarchés: l’espagnol Dia accuse une très lourde perte

Dia attribue cette perte à des "facteurs négatifs et extraordinaires", tels "les licenciements collectifs en Espagne et autres mesures de réduction des effectifs au Brésil" ou encore "les fermetures de 663 magasins déficitaires" (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) La chaîne espagnole de supermarchés Dia, rachetée en mai par le milliardaire russe Mikhaïl Fridman, a annoncé lundi une lourde perte nette de 419 millions d’euros (environ 459 millions de francs) au premier semestre, après la fermeture de centaines de magasins.

Ce chiffre représente une multiplication par 14 de ses pertes par rapport au premier semestre de 2018 (-29,6 millions d’euros).

Le magnat russe Mikhaïl Fridman, entré en 2017 au capital de Dia à travers son fonds LetterOne, a mené cette année une OPA hostile qui lui a permis de s’emparer en mai du groupe en grande difficultés après une année 2018 catastrophique.

Dia ne détaille pas le montant de sa perte nette au deuxième trimestre mais une comparaison avec le résultat publié au premier trimestre (-145 millions d’euros) permet de l’évaluer à 273 millions.

Dia attribue cette perte à des “facteurs négatifs et extraordinaires”, tels “les licenciements collectifs en Espagne et autres mesures de réduction des effectifs au Brésil”, “le manque de stocks, à un niveau très important, dans les magasins du groupe” ou encore “les fermetures de 663 magasins déficitaires”…

Dia a par ailleurs vu son chiffre d’affaires baisser de 7% au premier semestre à 3,4 milliards d’euros. Son excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté s’est réduit de 84% par rapport au même semestre de l’an dernier, passant de 205,9 millions à 33,2.

La compagnie – détenue à près de 70% par LetterOne – assure être “tout à fait préparée à affronter les défis, avec une structure de capital solide à long terme, jusqu’à 800 millions d’euros de ressources disponibles et le soutien total de l’actionnaire de référence”.

L’Allemand Karl-Heinz Holland – ancien patron des supermarchés Lidl, nommé en mai directeur général de l’enseigne espagnole – assure que la “nouvelle direction de Dia est pleinement consciente de la situation” qualifiée d'”exigeante”.

La compagnie indique par ailleurs dans son communiqué avoir lancé une procédure de licenciements collectifs concernant sa filiale Grupo El Arbol, qui pourrait affecter jusqu’à 210 employés.

En août, Mikhaïl Fridman avait été inculpé en Espagne de corruption pour des actes présumés frauduleux ayant mené à la liquidation de la compagnie espagnole Zed. Il doit comparaître devant un juge d’instruction en octobre.

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