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Swatch Group voit à nouveau une forte demande

Les détaillants et le consommateur ont repris confiance, estime le directeur général de Swatch Group Nick Hayek (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Après près de deux ans de ralentissement, l’industrie horlogère suisse se porte nettement mieux. “La reprise est massive”, a déclaré le directeur général de Swatch Group Nick Hayek, dans une interview accordée à la NZZ am Sonntag.

La soif de consommation pour les montres suisses est florissante dans le monde entier. “Depuis juillet, les ventes sont à la hausse”, souligne M. Hayek. En septembre, le secteur de l’horlogerie et joaillerie a vu ses ventes progresser de nettement plus de 10% en francs. “En octobre, le rythme s’est encore accéléré.”

Seule la production de mouvements horlogers pour des tiers est encore en retrait, précise le patron de Swatch Group. “Tous les segments de montres, même ceux les plus bas, se développent de manière dynamique. Même si nous n’avons licencié personne et avons continué d’investir durant ces années plus difficiles, nous avons maintenant des goulets d’étranglement dans la production.”

En raison de cette énorme demande, Omega a 70’000 commandes de retard, car la marque ne peut pas livrer en temps voulu à cause d’un manque de capacités. Le constat vaut également pour Longines et Blancpain.

Objectif ambitieux

L’objectif de croissance du chiffre d’affaires des montres et joaillerie de 7 à 9% pour l’année en cours est bien sûr ambitieux, poursuit Nick Hayek. “Mais il n’est pas impossible. Avec encore deux mois aussi forts que les trois derniers, cela pourrait marcher.” Le dirigeant se réjouit aussi de la hausse de la demande même pour les segments de prix les plus bas.

Pour l’année prochaine, Swatch Group prévoit une forte croissance de son chiffre d’affaires, souligne le patron du plus grand groupe horloger mondial. “Nous devons veiller à ne pas devenir euphoriques, mais d’excellentes opportunités s’offrent à nous. Et pour une fois, les taux de change nous aident aussi.”

Les ventes augmentent tellement, en ce moment, “que nous avons trop peu de stock chez les concessionnaires”, souligne M. Hayek. Beaucoup ont commandé trop tardivement, car ils avaient peur et ont trop écouté les journalistes et analystes, qui pensent à court terme et répandent la panique.

Mais les détaillants ont repris confiance, tout comme le consommateur. “Même en période de repli, nous avons pu légèrement accroître nos ventes sur notre propre réseau de magasins”, précise encore Nick Hayek.

Impact du franc fort

Ces dernières années, l’horlogerie suisse a souffert, notamment en raison de l’abolition du taux plancher de l’euro le 15 janvier 2015. Cette décision a eu un impact plus important pour la branche que les attaques terroristes et la lutte contre la corruption en Chine, estime le patron horloger.

En effet, le renforcement du franc a totalement ébranlé la structure des prix. “Le consommateur n’a pas compris pourquoi il devait soudainement payer 10 ou 20% plus cher pour le même produit”, relève M. Hayek.

Certains des principaux fabricants horlogers, comme Richemont, ont commencé à augmenter massivement les prix, avant de les baisser à nouveau massivement un peu plus tard, note Nick Hayek. “C’est le meilleur moyen de totalement inquiéter les consommateurs et les détaillants. Et par là même: de réduire les ventes”, conclut-il.

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