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Un chercheur suisse découvre une nouvelle mousse

Photographie au microscope électronique d'O. dentatum: les feuilles pointues enveloppent la capsule nervurée. ZBM, Université de Zurich sda-ats

(Keystone-ATS) Les études des mousses de l’espace alpin sont très complètes. Mais, surprise, un chercheur de l’Institut fédéral sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) a découvert une nouvelle espèce encore inconnue.

Baptisée Orthotrichum dentatum en raison de ses pointes de feuilles dentelées, cette mousse pousse sur les écorces riches en nutriments des feuillus comme les tilleuls et les noyers. Elle préfère les sites ouverts dans les régions alpines, entre 500 et 1400 mètres d’altitude.

“J’ai été extrêmement étonné de découvrir une nouvelle espèce de mousse dans une région aussi bien étudiée que les Alpes européennes”, explique le découvreur, Thomas Kiebacher, botaniste au WSL.

Lors de travaux de recherche au Tyrol du Sud, en août 2014, il collecte des échantillons de mousses sur un noyer, supposant qu’il s’agit de l’espèce très répandue Orthotrichum schimperi. Mais il aperçoit des poils très fins sur la capsule, normalement absents pour cette espèce.

Quelques semaines plus tard, son collègue Michael Lüth observe dans le Tessin une mousse présentant les mêmes caractéristiques. Les deux botanistes passent la littérature au peigne fin et constatent que ces deux exemplaires n’appartiennent à aucune des espèces connues des scientifiques.

Petite taille

Cette nouvelle espèce appartient à la famille des Orthotrichaceae. “Les pointes de feuilles dentelées et la capsule poilue sont les caractéristiques les plus marquantes de cette nouvelle mousse”, selon Thomas Kiebacher. Elle a été décrite dans la revue spécialisée Journal of Bryology.

Les deux chercheurs ont jusqu’à présent trouvé l’Orthotrichum dentatum dans le Tessin, en Appenzell Rhodes-Extérieures ainsi que dans le Tyrol du sud. En réalité, cette nouvelle espèce est relativement fréquente suivant les régions. “Mais la plupart du temps, seules quelques-unes de ces plantes de 5 mm sont présentes sur un arbre, on les repère à peine entre d’autres mousses beaucoup plus grandes”, explique le botaniste.

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