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Un prêtre hindou controversé à la tête de l’Uttar Pradesh

Yogi Adityanath, le nouvel homme fort de l'Uttar Pradesh KEYSTONE/EPA/STR sda-ats

(Keystone-ATS) Un prêtre hindou controversé, célèbre pour sa rhétorique antimusulman, est devenu chef de l’exécutif de l’Uttar Pradesh, l’Etat le plus peuplé d’Inde. Le dernier scrutin a été remporté haut la main par les nationalistes hindous du premier ministre Narendra Modi.

Drapé dans sa robe safran, Yogi Adityanath a prêté serment dimanche comme ministre en chef dans la capitale régionale Lucknow, au cours d’une cérémonie retransmise en direct par des télévisions de tout le pays. Il a promis de faire du développement de cette région pauvre la colonne vertébrale de son mandat.

Le parti de Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (Parti du peuple indien, BJP), a remporté une victoire éclatante il y a une dizaine de jours à l’élection régionale en Uttar Pradesh. Les nationalistes hindous ont raflé les trois quarts des sièges à l’assemblée régionale. Du jamais vu dans cet Etat de 220 millions d’habitants depuis l’époque de la leader populiste Indira Gandhi.

Le BJP avait fait de sa campagne un référendum sur la personne de Narendra Modi, qui est sorti de l’Uttar Pradesh consolidé dans sa stature d’homme fort de l’Inde.

Un choix discutable

Mais son choix de M. Adityanath pour diriger le “UP” a interpellé plus d’un commentateur. Agé de 44 ans, le trublion hindou est en effet connu pour ses discours contre les musulmans, qui représentent près de 20% de la population de l’Etat dont il vient de prendre la tête, et a longtemps été considéré comme trop extrême pour le BJP.

Militant pour une Inde exclusivement hindoue, le prêtre avait par exemple mis sur un pied d’égalité une grande star musulmane de Bollywood avec un chef djihadiste pakistanais, ou mené une “campagne de purification” pour convertir les chrétiens à l’hindouisme.

Il est inculpé pour plusieurs crimes et est en attente de jugement pour meurtre.

Yogi Adityanath est “la mascotte d’un communautarisme hindou militant, d’idées réactionnaires, et a banalisé dans le discours politique le conflit et la brutalité”, estimait lundi le politologue Pratab Bhanu Mehta dans les colonnes du journal The Indian Express.

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