Des perspectives suisses en 10 langues

Une application pour diagnostiquer la pneumonie chez l’enfant

L'application se base sur la fréquence respiratoire, accélérée en cas de pneumonie. Walter Karlen / ETH Zürich sda-ats

(Keystone-ATS) Des chercheurs de l’EPFZ et de l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) à Bâle travaillent sur une application mobile permettant un diagnostic précoce de la pneumonie chez l’enfant. Le système est actuellement testé au Pérou.

Près de deux millions d’enfants meurent chaque année dans le monde des suites d’une pneumonie, selon l’OMS. C’est au nord du Pérou, dans la région de Cajamarca, que les scientifiques de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), du Swiss TPH et de l’Université Cayetano Heredia à Lima ont décidé de tester leur application.

La pauvreté, le manque d’hygiène et les feux ouverts servant à cuisiner favorisent les infections des voies respiratoires, a indiqué mardi l’EPFZ dans un communiqué. La pneumonie n’est souvent pas reconnue à temps, les symptômes confondus avec ceux de la bronchite et le chemin de l’hôpital bien long depuis ces villages reculés. Les enfants y parviennent souvent dans un état critique.

Testée par 300 familles ayant des enfants de moins de deux ans, l’application se base sur la fréquence respiratoire, soit le nombre de cycles inspiration/expiration par minute, un important critère de diagnostic. Chaque fois que la cage thoracique de l’enfant s’élève, l’observateur appuie sur une touche, et le système calcule une moyenne dès que les données sont suffisantes.

Dans une prochaine version, les scientifiques veulent intégrer d’autres critères, notamment la mesure de la saturation en oxygène du sang à l’aide d’un capteur infrarouge sur lequel l’enfant pose son doigt. Sur le long terme, l’application devrait être capable de livrer des renseignements sur la fonction pulmonaire. Un modèle mathématique a d’ores et déjà été développé dans ce sens.

De telles applications ont un gros potentiel dans ces régions où les services de santé, les appareils coûteux et le savoir-faire manquent, soulignent les chercheurs. Les téléphones portables y sont en effet bon marché et très répandus.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision