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Une association d’officiers veut un dialogue critique

L'armée suisse à un carrefour (Photo symbolique). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Un groupe d’officiers a créé une association alternative ce weekend. Elle veut offrir une plate-forme sur laquelle les officiers de milice peuvent s’exprimer de manière critique, sans craindre la fin de leur carrière militaire.

Baptisée “Officiers de milice Suisse”, l’association se veut “indépendante, sur le pied de garde et critique”, selon sa devise. Elle s’adresse aux jeunes cadres et leur offre une alternative aux associations déjà existantes, a dit à l’ats Hanspeter Draeyer, le principal fondateur confirmant une information de la presse dominicale.

Les initiants rejettent “la culture de l’interdiction de penser en vigueur dans l’armée et les organisations proches du Département fédéral de la défense”. Ils cherchent un dialogue ouvert sur la sécurité, sans muselière. La polémique et les attaques contre des personnes ne sont pas acceptées, a précisé M.Draeyer.

Référendum légitime

Le but est de trouver les réponses justes à des menaces réelles et dangereuses. Le projet de Développement de l’armée (DEVA) décidé par le Parlement ne répond pas à ces exigences et ne remplit pas la mission de défense, selon M. Draeyer. La réforme se fonde sur une analyse de la sécurité de 2010 qui n’est plus du tout d’actualité, souligne-t-il.

Des déficits existent déjà aujourd’hui dans la sécurité. Pour Hanspeter Draeyer, le DEVA soutient la capacité de défense de l’armée suisse de manière ridicule. Le référendum contre la réforme est légitime, même si une réforme est nécessaire. L’association des “Officiers de milice suisse” se distancient du groupe Giardino, actif pour une armée de milice forte, qui récolte des signatures contre la réforme.

Eviter le “grounding”

Des différences d’opinions parmi les partisans de l’armée ne constituent rien de nouveau. La société suisse des officiers (SSO) soutient la réforme décidée par le Parlement. Le référendum repousserait l’échéancier du DEVA de deux ans, selon Stefan Holenstein, président de la SSO. “L’armée actuelle a des défauts qu’il faut corriger maintenant, si nous ne voulons pas une débâcle”.

Pour Stefan Holenstein, le DEVA est la première réforme de ces vingt dernières années qui remplit toutes les conditions préalables, matérielles, financières et personnelles. “Nous sommes dans une situation relativement confortable, que nous n’avions pas avant.” L’armée va mincir avec la réforme, mais elle va aussi gagner en muscles.

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