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Une quarantaine de djihadistes maliens mis “hors de combat”

La France a déployé 220 soldats supplémentaires au Mali au début janvier (archives). KEYSTONE/AP/JEROME DELAY sda-ats

(Keystone-ATS) L’armée française a mis “hors de combat” plus d’une trentaine de djihadistes dans le centre du Mali ces deux dernières semaines. Mais dans la nuit de mercredi à jeudi, ce sont les djihadistes qui ont tué au moins sept soldats maliens.

L’armée française refuse de donner un décompte précis des islamistes qu’elle tue, blesse ou capture et regroupe ces trois catégories sous les termes génériques de “neutralisation” ou “mise hors de combat”.

Dans la région de Mopti (centre), “le 10 janvier, une opération des commandos de Barkhane a permis de mettre hors de combat trois terroristes”, dont un cadre en charge de la logistique, selon le porte-parole de l’état-major.

Par ailleurs, “entre le 14 et 15 janvier, dans la même région, c’est un groupe de combat complet qui a été neutralisé au cours d’une opération héliportée” menée par des commandos, “appuyés par des hélicoptères de combat ainsi que par une frappe aérienne”, a-t-il annoncé.

Renforts envoyés au Mali

Lors de cette intervention, “une trentaine de djihadistes ont été mis hors de combat, une vingtaine de motos détruites et une grande quantité de matériel de téléphonie a été saisie”, a-t-il détaillé, en précisant que ces opérations visaient la katiba Macina, dirigée par le chef peul Amadou Koufa.

L’état-major a par ailleurs annoncé la “neutralisation de cinq terroristes armés par une frappe de drone”, dans la région du Liptako (nord-est), près de la frontière avec le Niger où sévit l’EI au Grand Sahara (EIGS).

Devant la propagation de djihadistes, le président français Emmanuel Macron et ses homologues du Sahel, réunis en sommet le 13 janvier, ont affirmé leur volonté de porter l’effort militaire sur la région dite “des trois frontières”, y désignant l’EIGS comme l’ennemi prioritaire.

Attaque djihadiste

Et celui-ci ne semble pas encore abattu. Dans une attaque d’un poste de l’armée malienne dans le centre du pays en guerre, près de la frontière avec le Burkina Faso, au moins sept militaires ont été tués, un bilan encore provisoire, a souligné le gouvernement dans un communiqué qui fait aussi état de blessés, sans en préciser le nombre.

Une source au sein des services de sécurité maliens a décrit une attaque de plusieurs heures au cours de laquelle les assaillants se sont emparés du poste avant que des renforts militaires n’en reprennent le contrôle. Ce secteur ainsi que le Burkina et le Niger voisins ont connu ces derniers mois une succession d’attaques djihadistes meurtrières contre les soldats et les civils, sans que les forces nationales et étrangères présentes dans la région parviennent à les enrayer.

Carrefour de trois pays

Le nombre de victimes des violences a été multiplié par cinq depuis 2016 au Mali, Burkina et Niger pour atteindre environ 4000 morts en 2019 selon l’ONU. Le conflit au Sahel a fait des centaines de milliers de déplacés.

La France a envoyé début janvier 220 soldats pour renforcer les 4500 de Barkhane déjà déployés au Sahel. Son chef d’état-major vient d’annoncer l’envoi de “moyens supplémentaires” qui devraient être détaillés d’ici à la fin du mois.

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