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Yémen: Washington reconnaît des victimes civiles dans un raid

Le président américain Donald Trump s'est rendu mercredi après-midi en hélicoptère sur la base militaire de Dover, dans le Delaware, pour accueillir la dépouille du premier soldat américain tué sous sa présidence. Il était accompagné de sa fille Ivanka. KEYSTONE/AP/PABLO MARTINEZ MONSIVAIS sda-ats

(Keystone-ATS) Le commandement des forces armées américaines au Moyen-Orient a reconnu mercredi qu’un raid de ses forces spéciales dimanche contre Al-Qaïda au Yémen avait “probablement” tué des civils. Des enfants font partie des victimes.

Après le raid, dans lequel un soldat américain avait trouvé la mort, une source yéménite avait avancé un bilan de 41 membres d’Al-Qaïda tués, ainsi que huit femmes et huit enfants. “Les possibles victimes civiles semblent avoir été prises dans les tirs” d’avions ou d’hélicoptères appelés à la rescousse des soldats américains se battant à terre, selon le Centcom.

Ceux-ci étaient engagés “contre un ennemi déterminé, comprenant des femmes”, précise le communiqué. Les forces spéciales américaines “étaient visées de toute part, y compris depuis des maisons ou des bâtiments”, a ajouté le commandement américain.

Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) “a une tradition bien établie et horrifiante de cacher des femmes et des enfants dans ses zones d’opération et ses camps, et démontre en permanence son mépris pour les vies innocentes”, a déclaré le colonel John Thomas, porte-parole du Centcom.

En préparation

L’opération commando avait pour but de recueillir du renseignement, notamment en saisissant ordinateurs et appareils électroniques, sur l’organisation d’Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique), considérée par les Américains comme la plus dangereuse du réseau extrémiste.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a affirmé mercredi que le raid ne pouvait être qualifié de “succès à 100%” du fait de la mort du sous-officier Owens. Mais il a permis d’acquérir une “quantité énorme” d’informations sur Al-Qaïda, a-t-il souligné.

Le raid est la première opération anti-terroriste de ce type autorisée par Donald Trump. Mais le Pentagone a affirmé que l’opération était en préparation depuis longtemps, avec l’accord de la Maison Blanche de Barack Obama.

Ce sont des “raisons opérationnelles” qui ont fait que le raid a eu lieu dimanche et non pas il y a deux semaines, quand le président Barack Obama était encore au pouvoir, a expliqué lundi le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.

Déplacement de Trump

Trois soldats américains ont été blessés dans les combats, en plus du soldat tué. Et trois autres ont été blessés lors de l’accident d’un avion-hélicoptère V-22 Osprey américain à proximité du lieu des combats. Celui-ci a effectué un atterrissage brutal pendant l’opération et a dû être détruit pour éviter qu’il ne tombe entre les mains d’Al-Qaïda.

Le président américain Donald Trump s’est rendu mercredi après-midi sur la base militaire de Dover, dans le Delaware, pour accueillir la dépouille de ce premier soldat américain tué sous sa présidence.

C’est sur cette base aérienne de la côte est qu’arrivent les corps des soldats américains tués en opération. Donald Trump s’est rendu sur place en hélicoptère depuis la Maison Blanche, accompagné de sa fille Ivanka. La cérémonie a eu lieu dans l’intimité, à la demande de la famille.

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