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Un centre pour les soins aux paraplégiques

A Nottwil, le travail de rééducation d'un patient grâce au Locomat. Keystone

Le centre suisse pour paraplégiques de Nottwil à Lucerne inaugure un Institut de recherche clinique ce 30 septembre et l'ouvre au public les 1 et 2 octobre.

Ce centre soigne et rééduque les deux tiers des victimes suisses de lésions de la moelle épinière et de la colonne vertébrale.

Il y a des grands sportifs comme Nicole Niquille, Clay Regazzoni ou Silvano Beltrametti, qui sont devenus paraplégiques à la suite d’un accident. C’est arrivé en juin dernier encore à un jeune skieur suisse, Matthias Lötscher, à la suite d’une chute à Kandersteg.

Mais il y a toutes les autres victimes du sport, d’accidents domestiques ou de la route: chaque année en Suisse, environ 150 personne perdent l’usage de leurs membres. Aujourd’hui, ils seraient plus de 8000. L’Association suisse pour paraplégiques (ASP) compte 13’000 membres, dont 4000 en chaise roulante.

«Le plus dur, c’est de perdre toute autonomie, de se retrouver aussi vulnérable qu’un nouveau-né», raconte Daniel Joggi, président de l’ASP, lui-même victime d’un accident dans les années 70.

Pas seulement les accidentés

Mais il y a aussi les personnes qui perdent leur mobilité à la suite d’une maladie. «Depuis 30 ans que je suis actif à l’ASP, la proportion a complètement changé, passant des deux tiers à la moitié», précise Daniel Joggi.

Il explique cette évolution d’une part par le vieillissement de la population, mais aussi par la diminution des accidents de la route en raison de l’amélioration de la prévention. Et aussi par l’accélération de la prise en charge des accidentés, qui est un facteur de guérison déterminant.

«Dans 80% des cas, les lésions de la moelle épinière et de la colonne vertébrale ne sont pas définitives dans les six premières heures», précise le Centre suisse pour paraplégiques (CSP) à Nottwil.

Avec ses 140 lits, c’est la première clinique de Suisse. Elle accueille les deux tiers des personnes atteintes d’une paraplégie, d’une tétraplégie ou de poliomyélite, après les hôpitaux de Zurich, Bâle, Berne et Genève.

Et c’est un peu le problème: «la prise en charge n’est toujours pas suffisamment rapide et efficace car les cantons tendent à privilégier leur hôpital, parfois un accidenté est emmené dans deux ou trois hôpitaux avant d’être aiguillé au bon endroit», regrette Daniel Joggi.

Améliorer la qualité de vie

Le CSP a été fondé en 1990 par le docteur Guido A. Zäch, également à l’origine de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP), propriétaire du CSP, ainsi que de l’ASP, créée en 1980. Cette clinique a toujours été spécialisée dans les premiers soins de paralysés médullaires et dans leur rééducation.

A l’Institut de recherche sur le cerveau de l’Université de Zurich, le professeur Martin Schwab développe la recherche fondamentale. Il a récemment commencé des tests humains sur une nouvelle molécule permettant de réparer les lésions nerveuses, du cerveau et de la moelle épinière.

De son côté, Nottwil développe la recherche appliquée, développant des synergies entre médecins et chercheurs pour soigner les troubles divers occasionnés par la paraplégie (escarres, troubles urinaires, etc.), au point que la recherche clinique compte aujourd’hui 14 chercheurs.

La recherche se développe

Ce qui a abouti à la construction de l’Institut de recherche clinique inauguré le 30 septembre. L’«Institut Guido Zäch» (GZI) a coûté 100 millions de francs. Il dispose de laboratoires, d’une bibliothèque scientifique, de bureaux, de salles de conférence et d’un auditoire pour 500 personnes. S’y ajoutent un restaurant, une salle de sport ainsi que des possibilités d’hébergement.

Ce qui lui permettra de réunir plus facilement les spécialistes de tous horizons et de développer ses collaborations avec les universités et les entreprises du monde entier.

De son côté, l’ASP, l’organisation faîtière qui assume la représentation des intérêts de ses membres dans la société et le monde politique, franchit une nouvelle étape en essayant de créer une instance internationale.

Elle organise du 12 au 14 octobre 2005 dans les nouvelles installations de Nottwil le premier congrès international des organisations européennes d’entraide des paralysés médullaires.

«Nous ne savons pas ce que cela donnera, mais c’est un essai qui est aujourd’hui possible grâce aux nouvelles installation de Nottwil», conclut Daniel Joggi.

swissinfo, Isabelle Eichenberger

Le CSP a été construit à Nottwil (Lucerne) en 1990.
Il a coûté 450 millions de francs et offre 140 lits.
L’ensemble du groupe emploie 1000 personnes originaires de 30 pays.
Inauguré le 30 septembre et ouvert au public les 1 et 2 octobre, l’«Institut Guido Zäch» (GZI) de recherche clinique a coûté 100 millions de francs.
Du 12 au 14 octobre se tiendra à Nottwil le 1er congrès international des organisations européennes d’entraide des paralysés médullaires, organisé par l’Association suisse des paraplégiques (ASP).

La Suva, principal organisme d’assurance-accidents en Suisse avec 1,8 million d’assurés, annonce un total de 436’695 accidents pour 2004.

Soit 2150 tués au total et 12’500 blessés graves (4500 sur la route et 8000 en faisant du sport).

Chaque année, 150 personnes perdent leur mobilité à la suite d’un accident.

Créée il y a 25 ans, l’Association suisse des paraplégiques (ASP) compte 13’000 membres, dont 4000 en chaise roulante. Elle est à l’origine du développement de sport handicap.

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