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Un crédit d’étude de 10 millions pour un nouveau jet de combat

Pour le groupe d'experts, la Suisse ne peut se passer d'avions de combat (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Le conseiller fédéral Guy Parmelin veut un crédit de 10 millions de francs pour étudier l’achat d’un nouvel avion de combat. Le Parlement devrait se pencher sur cette demande début 2017. En attendant, l’armée doit continuer à voler avec les deux avions actuels.

Un nouvel avion de combat est nécessaire pour assurer la défense de l’espace aérien suisse, insistent les experts mandatés par le Conseil fédéral dans un rapport intermédiaire présenté lundi. Le rapport définitif devrait paraître au printemps 2017, trop tard pour la demande le crédit d’étude pour un nouveau jet de combat, note le Département fédéral de la défense (DDPS).

Eviter une lacune

Les trois mesures présentées sont qualifiées d’urgentes et devraient être intégrées si possible dans le message sur l’armée que le Conseil fédéral transmettra au Parlement au début de l’année prochaine. Il espère avoir une marge de manoeuvre suffisante pour l’acquisition de nouveaux avions de combat dans les années 2020.

Le calendrier prévoit une décision sur le type de jet de combat d’ici 2020, afin que le Parlement puisse statuer sur le crédit d’acquisition en 2022. Les premiers avions seraient livrés à partir de 2025 et la flotte serait opérationnelle en 2030.

Or, les F/A-18 arrivent à échéance en 2025. Pour éviter une lacune sécuritaire, Guy Parmelin veut permettre à l’armée de continuer à voler sur les F/A-18 et les F-5 Tiger.

Prolonger la vie des F/A-18

Le ministre de la défense aimerait utiliser plus longtemps les premiers en les remettant à niveau, pour des coûts ne dépassant pas 490 millions de francs. Ces crédits devraient être inclus dans le message de l’armée 2017, au plus tard 2018.

Les experts estiment la remise à niveau nécessaire: de nombreuses faiblesses ont été constatées et doivent être corrigées. Ils recommandent également d’équiper ces avions d’un système d’attaque aérien, destiné à appuyer les troupes au sol en cas d’agression. Ce système, supprimé dans les années 90, aurait dû être réintroduit avec les Gripen.

Les Tiger, dont la durée de vie échoit cette année, ne devraient pas être envoyés à la casse. Suivant les recommandations des spécialistes, le chef du DDPS souhaite pouvoir continuer d’utiliser une partie de cette flotte après 2018 comme avions de services. Ils permettraient de décharger les F/A-18 des tâches secondaires. Les Tiger qui se sont plus utilisés devraient être liquidés.

Alternatives balayées

Le groupe d’experts rejette dans son rapport toutes les options qui prévoient une défense aérienne sans avion de combat: les drones ne sont pas encore capables d’assurer ces tâches, les avions à hélices ne sont ni assez rapides, ni assez performants et la défense sol-air seule ne peut être utilisée pour protéger l’espace aérien.

Finalement, confier cette tâche à un autre pays violerait le principe de neutralité et impliquerait que la Suisse renonce à la défense autonome de son territoire.

Le groupe d’experts est composé de représentants des différents domaines concernés de l’armée, d’armasuisse et du Secrétariat général du DDPS. Il est dirigé par le chef de l’Etat-major de l’armée Claude Meier et supervisé par le chef de l’Armée André Blattmann et le chef de l’armement Martin Sonderegger.

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