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Un hôpital soutenu par MSF fermé après l’offensive turque en Syrie

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), les violences ont fait environ 70'000 déplacés depuis mercredi (image d'illustration). KEYSTONE/AP/LEFTERIS PITARAKIS sda-ats

(Keystone-ATS) Un hôpital soutenu par Médecins Sans Frontières (MSF) dans le nord-est de la Syrie a été contraint de fermer en raison de l’offensive turque contre les Kurdes. La plupart des membres du personnel de santé de ce site à Tal Abyad ont fui avec leurs familles.

Cette ville, dans la région de Raqqa qui avait été reprise aux djihadistes de l’Etat islamique (EI), a été visée par plusieurs raids. La majorité de la population a été contrainte de la quitter, a dit vendredi MSF à Genève.

Les membres de l’ONG ont eux été réacheminés dans d’autres parties de cette zone. L’hôpital de Tal Abyad était le seul centre de santé public dans toute la région. MSF a aussi distribué une assistance à près de 2000 déplacés à Tal Tamer, dans la région d’Hassaké. Ces personnes ont dû fuir Ras al-Aïn.

Dans la même zone, une infrastructure qui apporte de l’eau potable à 400’000 personnes a été endommagée, a affirmé une porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) devant la presse à Genève. D’autres sites ont également été affectés.

Milliers de civils déplacés

Au total, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), les violences depuis mercredi ont fait environ 70’000 déplacés. L’agence onusienne a acheminé de la nourriture auprès de plus de 10’000 personnes. De son côté, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a pu vérifier le décès de sept civils.

Comme l’ONU, MSF est inquiète aussi de la situation des dizaines de milliers de personnes dans le camp d’al-Hol. Déjà confrontées à des conditions difficiles depuis des mois, celles-ci pourraient être encore davantage vulnérables étant donné que certains acteurs ont dû suspendre ou limiter leur aide en raison de l’offensive turque.

Comme le CICR et les Nations unies avant elle, MSF appelle toutes les parties au conflit à garantir une assistance humanitaire sans entraves et à protéger les civils. Un responsable du CICR a à nouveau demandé aux Etats qui ont des ressortissants parmi les déplacés à al-Hol, dont certains sont proches de l’EI, de les rapatrier.

L’organisation a étendu son dispositif de santé à al-Hol pour pouvoir offrir des prestations à de possibles nouveaux déplacés. Elle a accès aux milliers de détenus. Plus de deux millions de personnes se trouvent dans la région. Au total, l’ONU assiste elle chaque mois 850’000 d’entre elles.

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