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Une économie plus écologique contre le réchauffement

La présidente des Verts Ruth Genner a plaidé pour une politique climatique digne de ce nom. Keystone

A l'occasion de leur assemblée des délégués, les Verts ont adopté samedi à Neuchâtel une résolution qui établit «six priorités pour la transformation écologique de l'économie».

Les écologistes n’ont pas ménagé leurs critiques envers le gouvernement. Ils l’accusent de ne pas avoir la volonté politique de lutter contre les changements climatiques.

L’assemblée des délégués constituait la dernière réunion des Verts suisses avant les élections fédérales du 21 octobre. A cette occasion, elle a admis au rang d’observateurs deux nouvelles sections du parti écologiste, créées dans les cantons de Schwyz et des Grisons.

Les Verts présents à Neuchâtel ont manifesté la confiance d’un parti qui fait figure de favori des prochaines élections fédérales. Les délégués se sont cependant montrés prudents sur la perspective d’un succès suffisamment large pour accroître leur influence sur la scène politique nationale.

Politique climatique

Dans une allocution, la présidente des Verts suisses, Ruth Genner, a exhorté à la mise en œuvre d’une politique climatique digne de ce nom en Suisse. Elle a appelé à signer l’initiative climatique de son parti, qui soutient l’objectif «réaliste» d’une réduction de 30% des émissions de CO2 à l’horizon de 2020.

Ruth Genner a jugé «inacceptable» le rapport consacré au climat par le ministère de l’Environnement dirigé par le socialiste Moritz Leuenberger. Selon elle, ce document allie la justesse du diagnostic à de fausses mesures préventives.

La Suisse, une fois de plus, a tout faux et prend du retard en matière de politique climatique, a ajouté la députée zurichoise. Selon elle, il est incompréhensible que les partis bourgeois se refusent à considérer la protection du climat comme une chance de développement économique et social.

Les élections fédérales seront de première importance pour accroître l’influence des Verts sur la politique climatique, a ajouté Ruth Genner. «Le 21 octobre, nous voulons devenir dans toute la Suisse plus forts que nous ne l’avons jamais été», a-t-elle déclaré.

De son coté, le président des Verts romands, Ueli Leuenberger, a placé lui aussi la question climatique au centre de son allocution. Il a évoqué par ailleurs la participation éventuelle de son parti au Conseil fédéral. Les Verts sont mûrs pour participer au gouvernement, mais sans l’Union démocratique du centre (UDC / droite nationaliste), a-t-il notamment déclaré.

Résolution

L’assemblée des délégués a adopté à la quasi-unanimité une résolution établissant «six priorités pour que l’économie prenne le virage de l’écologie». Le texte forme le support de campagne des écologistes pour les élections fédérales.

La résolution a été adoptée à la quasi-unanimité (seule deux personnes ont voté contre et trois se sont abstenues). Le texte énumère six domaines d’action prioritaires susceptibles d’orienter
l’activité économique dans la voie du développement durable. Le premier point porte sur la nécessité d’établir la vérité des coûts en matière d’énergie.

Selon le texte avalisé par les délégués, la réalisation de cet objectif passe par l’institution d’une taxe sur les énergies non renouvelables, afin de financer le développement des énergies renouvelables. En outre, des facilités fiscales devraient être accordées pour l’assainissement énergétique des bâtiments.

Abandon du nucléaire

Les Verts demandent aussi l’abandon progressif du nucléaire ainsi que la promulgation de mesures favorisant les économies d’énergie, comme la suppression du mode standby sur les appareils électriques, lorsque c’est possible. Ils soutiennent par ailleurs la poursuite d’une agriculture sans OGM.

Le troisième point de la résolution proclame la nécessité de stimuler l’innovation technique en portant à 100 millions francs le budget annuel de SuisseEnergie. En outre, l’attribution de mandats publics devrait être réservée exclusivement aux entreprises engagées dans la préservation de l’environnement.

Autant que les entreprises, les consommateurs doivent avoir les moyens d’adopter un comportement répondant aux exigences du développement durable. A cet égard, les Verts insistent sur la qualité de l’étiquetage des produits, ainsi que sur la vérité des coûts dans le transport des marchandises et le trafic aérien.

swissinfo avec les agences

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Ce contenu a été publié sur En Suisse, la première section des Verts a été créée en 1971 dans le canton de Neuchâtel pour combattre un projet autoroutier. Puis, en 1979, les Verts font leur première apparition au parlement fédéral. En 1983, plusieurs groupes s’unissent au sein de la Fédération des partis écologistes suisses. Ces dernières années, les Verts ont réussi…

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Le Parti chrétien-social suisse (PCS / gauche) était également réuni en assemblée des délégués. Il a aussi lancé sa campagne pour les élections d’octobre. Le parti espère décrocher un deuxième siège au Parlement.

Le PCS présente des listes pour l’élection à la Chambre basse dans les cantons de Fribourg, du Jura, du Valais et de Zurich. Dans le canton du Jura, il vise aussi un mandat à la Chambre haute. Pour l’instant, le PCS a un conseiller national: le Fribourgeois Hugo Fasel. Il siège dans le groupe écologiste.

Au lieu de construire de nouvelles centrales nucléaires, il faut encourager les énergies alternatives, réclame le parti. L’économie doit être au service de la société, des hommes et de leur épanouissement et non l’inverse, estime le PCS.

Ceux qui dépouillent l’Etat de ses moyens à coup de baisses d’impôts ne doivent pas s’étonner si l’Etat ne parvient plus à fournir ses prestations, ont aussi constaté les délégués. En matière d’intégration, le PCS trouve que la Suisse doit retrouver le chemin de la tolérance et de l’ouverture.

Malgré les succès électoraux réalisés au cours des dernières années, les Verts ont encore une certaine difficulté à faire entre leur voix au Parlement.

Selon une étude de l’Université de Berne, les écologistes ne se sont retrouvés dans la majorité que dans la moitié (50,1%) des votes réalisés à la Chambre basse du Parlement.

Par comparaison, ce pourcentage est de 88,3% pour les démocrates-chrétiens (centre-droit), 82,6% pour les radicaux (droite), 66,8% pour les démocrates du centre (droite nationaliste) et 54,4% pour les socialistes.

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